Législatives: Hollande, deuxième ex-président sur les bancs de l'Assemblée après Giscard
A 20H00, des cris de joies fusent à Tulle, en Corrèze: l'ex-président socialiste François Hollande a réussi dimanche le premier pas d'un retour en politique, devenant le deuxième ex-chef de l'Etat à...
A 20H00, des cris de joies fusent à Tulle, en Corrèze: l'ex-président socialiste François Hollande a réussi dimanche le premier pas d'un retour en politique, devenant le deuxième ex-chef de l'Etat à siéger à l'Assemblée après Valéry Giscard d'Estaing.
Le candidat du Nouveau Front populaire est arrivé en tête dans la 1ère circonscription avec 43,10% des voix, devant la candidate RN Maïtey Pouget, (31,69%), et le député LR sortant Francis Dubois (25,21%), selon des résultats définitifs.
Dans la salle polyvalente de l'Auzelou à Tulle, l'équipe de François Hollande s'est rapidement activée peu avant 19H00, le sourire aux lèvres devant les premiers signaux positifs venus des urnes.
Un membre du PS local, téléphone cramponné à la main, multiplie les appels pour connaître le nombre de sièges acquis au niveau national, second enjeu de la soirée.
Et lorsque enfin tombent les résultats, des cris de joie fusent dans la salle, où plus d'une centaine de militants, certains en larmes, sont présents.
"Je ne pensais pas qu'on pourrait finir devant le RN ! C'est incroyable et très émouvant", estime Thierry Béron, 53 ans.
"C'est la première étape avant 2027!", scande Antoine Alarcon, un retraité de 65 ans, soutien de longue date de François Hollande.
Pour Claire Bleron, une militante socialiste de 33 ans, "c'est important d'avoir fait barrage au RN". Elle est certaine que "François Hollande député saura porter les bonnes valeurs à l'Assemblée".
Chemin d'espoir
Plus tôt dans la journée, claquettes, robes et lunettes de soleil étaient de sortie chez les électeurs corréziens, prêts à partir en vacances une fois leur devoir de citoyen accompli.
Si le résultat ne faisait pas l'ombre d'un doute pour Catherine Reynal, retraitée et militante de gauche, la Corrézienne s'interrogeait sur le mode d'action du nouveau député: "À voir quel rôle il va jouer à l'Assemblée nationale... Peut-être qu'il va incarner la gauche au niveau national et son suppléant (Philippe Brugère, maire de Meymac, ndlr) sera sur le terrain en Corrèze", suppute-t-elle.
C'est parce que l'heure est "grave" que l'ancien président socialiste (2012-2017) avait dit briguer à nouveau les suffrages des Corréziens.
Devant une cinquante de journalistes à Tulle, M. Hollande a affirmé que son "devoir (...) était de tout faire pour empêcher l'extrême droite d'accéder au pouvoir mais aussi de permettre, par l'union qui s'était réalisée à gauche, d'ouvrir un chemin d'espoir".
L'ancien chef de l'Etat de 69 ans s'est interrogé sur le rôle à venir du NFP, qui "est le plus fort à l'Assemblée nationale (...) mais qui ne dispose pas d'une majorité absolue".
"Que doit-il faire de plus? Essayer de chercher des appoints? Il n'en trouvera à mon avis guère. Ce qu'il a à faire, c'est de remplir son rôle, c'est-à-dire de peser sur les décisions qui devront être prises, de jouer, de ce point de vue, toute la pression nécessaire", a-t-il lancé.
Celui qui fut déjà député de la 1ère circonscription de Corrèze, de 1988 à 1993 puis de 1997 à 2012, sera le deuxième ancien chef de l'Etat à siéger à l'Assemblée nationale, après Valéry Giscard d'Estaing en 1984.
Dans cette circonscription, la majorité présidentielle n'avait investi personne contre l'ex-chef de l'Etat mais elle avait soutenu le député sortant LR Francis Dubois, son principal adversaire avec la candidate du RN Maïtey Pouget. Une candidate qui fut "invisible" selon François Hollande, dont il assure n'avoir "pas vu le visage, ni sur les marchés, ni sur sa profession de foi".
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