Législatives: désistements en débat, avertissement de Marine Le Pen sur la cohabitation
A l'approche du premier acte des législatives dimanche, les partis de gauche se sont ralliés mercredi à l'idée de désistements au second tour pour faire barrage au Rassemblement national, de plus en plus confiant dans sa victoire et qui a émis un avertissement sur la répartition des pouvoirs...
A l'approche du premier acte des législatives dimanche, les partis de gauche se sont ralliés mercredi à l'idée de désistements au second tour pour faire barrage au Rassemblement national, de plus en plus confiant dans sa victoire et qui a émis un avertissement sur la répartition des pouvoirs sur la défense et la diplomatie en cas de cohabitation.
"Chef des armées, pour le président, c'est un titre honorifique puisque c'est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse", a déclaré Marine Le Pen, la cheffe de file des députés RN, dans un entretien au Télégramme.
"Jordan (Bardella) n'a pas l'intention de lui chercher querelle, mais il a posé des lignes rouges. Sur l'Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes", une option qu'il avait refusé d'exclure, a-t-elle ajouté.
Lors des trois précédentes cohabitations de la Ve République, le président avait conservé de larges pouvoirs en matière de politique internationale et de défense, au nom d'une interprétation de la Constitution octroyant un "domaine réservé" au chef de l'Etat.
Face aux sondages toujours favorables au RN, le second tour du 7 juillet est déjà dans toutes les têtes: mercredi, la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, a réclamé aux chefs de la majorité présidentielle des "engagements simples et clairs" de désistement mutuel en cas de triangulaires pour "faire battre les candidats du Rassemblement national".
Sans contrepartie
"Lorsqu'un candidat républicain sera opposé à un candidat du Rassemblement national, nous soutiendrons le candidat républicain (..) Et vous?", leur a-t-elle écrit en leur proposant une rencontre.
"Nous le ferons sans aucune attente, sans aucune contrepartie attendue", a renchéri le patron du PS, Olivier Faure, au 20H de TF1, en invitant les macronistes à "rendre la pareille" des appels au vote Macron qu'il avait lancé aux seconds tours des deux dernières présidentielles.
"Il n'y a pas eu encore de premier tour donc, par définition, il n'y a pas de doctrine", leur a indirectement répondu le Premier ministre Gabriel Attal, en marge d'un déplacement à Parçay-Meslay (Indre-et-Loire).
Mardi, le chef de l'Etat et les cadres de sa majorité avaient semblé se diriger vers un mot d'ordre "ni RN, ni LFI" lors d'une visioconférence, distinguant le mouvement de Jean-Luc Mélenchon des autres partis de l'alliance de gauche. Un participant a toutefois assuré que le président n'avait pas "tranché".
François Bayrou, si: "Nous ne voterons ni pour un candidat du Rassemblement national, ni pour un candidat LFI", a expliqué le patron du MoDem sur France 5.
Bêtise
Le patron d'Horizons, Edouard Philippe, a pour sa part réservé sa position au soir et au lendemain du premier tour, en disant espérer qu'un "espace central", incluant une partie de la gauche et de la droite, s'impose comme "une alternative" à la "tenaille" entre RN et LFI.
Le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a quant à lui prévenu dans Le Parisien qu'il ne pourra "jamais voter pour un candidat RN ou Nouveau Front populaire", visant l'ensemble de l'alliance - socialistes compris et pas seulement LFI -, estimant que "ce qu'ils proposent et ce qu’ils représentent, c'est le contraire de l’intérêt du pays".
Mais à gauche, la stratégie de second tour a donné lieu également à quelques hésitations. Les Insoumis verront "au cas par cas", a prévenu l'eurodéputée LFI Manon Aubry avant que le leader du mouvement Jean-Luc Mélenchon ne se montre plus catégorique.
"Jamais aucun électeur Insoumis, j'en suis certain, ne donnera sa voix au Rassemblement national. Et nous leur dirons que personne n'a à faire cette bêtise, quel que soit son motif", a-t-il déclaré sur LCI, en précisant que des consignes de vote seraient données dimanche soir après le premier tour de scrutin.
Mitterrand en 1981
A un mois des Jeux Olympiques, l'exécutif s'est en tout cas attaché à montrer qu'il était "prêt" pour cette échéance. "Maintenant, le déroulement est une autre histoire", a mis en garde la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, en rappelant qu'"il y aura des arbitrages en matière de sécurité, de transport".
"Tout ça suppose un peu d'expérience de la gestion de l'Etat", a-t-elle poursuivi, accusant le Rassemblement national de s'être "toujours désintéressé" des JO "ou de n'avoir fait qu'agiter les polémiques".
La ministre des Sports a par ailleurs concédé des "risques de violences" au lendemain des élections, tout en se refusant à toute "inquiétude" et en évoquant seulement "une vigilance renforcée".
"Si nous gagnons les élections législatives, alors oui, probablement, il y aura des manifestations dans les rues", a également prédit Marine Le Pen, désignant par avance "l'extrême gauche" d'en être "responsable".
Celle qui entend demeurer la patronne des députés RN a par ailleurs fait un parallèle "avec les craintes que provoqua l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981", assurant qu'en cas de victoire, "le monde (ne) va (pas) s'arrêter".
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