Léger tassement du déficit en 2012
Léger mieux pour la balance commerciale française. Le déficit extérieur a baissé de 7 milliards d’euros. La prudence reste de mise pour 2013, puisque la faiblesse des importations explique pour partie ce résultat. Mais les exportations ont également augmenté.
«Un bon signal qui doit nous permettre d’avoir confiance et d’aller de l’avant», a encouragé Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, lors de la présentation des résultats des échanges extérieurs en 2012, le 7 février, à Bercy. Le «signal», c’est que le déficit a diminué de 7 % : il recule à 67 milliards d’euros en 2012, contre le record de 74 milliards d’euros, en 2011. Le déficit hors énergie, lui, s’est réduit de près de moitié, passant de 29 à 15 milliards d’euros. «Une partie du résultat vient de la modération de nos importations. Mais le signal positif est que nos exportations ont crû de 3,2 %, donc elles sont plus fortes que la baisse des importations. Ce chiffre est remarquable car la conjoncture européenne reste déprimée», s’est félicitée Nicole Bricq.
Direction la Chine ?
De fait, parmi les clients favoris de l’Hexagone figurent l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni, tous trois en récession. Or, l’Union Européenne représente encore 59 % de nos exportations, contre 61 % l’an dernier. Un «lent rééquilibrage», note Nicole Bricq, pour qui «nos entreprises ont su aller chercher la croissance vers les marchés lointains.» Ainsi, même si elles restent très minoritaires, les exportations vers l’Asie ont augmenté de 13 % l’an dernier, tout particulièrement vers la Chine, le Japon, et les pays de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est). Les exportations se sont également développées en direction du continent américain (+13,4 %), et, dans une moindre mesure, vers des pays comme la Russie et la Turquie. «Sur le marché de l’OCDE, nos entreprises ont cessé de perdre des parts de marché. (…) Il n’y a pas de fatalité au déficit», rajoute Nicole Bricq. Tous les secteurs n’ont pas connu la même évolution. Pour l’aéronautique, 2013 aura été une année qualifiée de «record» par la ministre, avec 12 000 avions livrés, ce qui représente, d’après Bercy, 5 000 créations d’emplois. À lui tout seul, Airbus a livré presque 600 appareils. Au total, la balance commerciale de ce secteur affiche un excédent de 20 milliards d’euros. Derrière, les produits agroalimentaires, notamment grâce aux vins et spiritueux (11,5 milliards d’euros). Suivent les produits chimiques, parfums et cosmétiques, qui sont également excédentaires. En revanche, la dégringolade continue pour l’industrie automobile. Déficitaire depuis cinq ans, ce secteur a connu un recul de ses ventes à l’étranger de 5 %, l’an dernier.
Prudence pour 2013
Pour 2013, Bercy demeure prudent sur les perspectives de l’export. «Nous savons que la conjoncture pour 2013 ne s’annonce pas bonne», a rappelé Nicole Bricq, qui déclare par ailleurs qu’elle a «raisonnablement confiance». Pourtant, d’après un sondage Ifop réalisé pour l’organisation professionnelle des Opérateurs spécialisés du commerce international (OSCI), 67 % des TPE et PME exportatrices jugent le système de soutien à l’export français inadapté au contexte économique. «Il faut clarifier cette offre», reconnaît Nicole Bricq. Le gouvernement a mis en oeuvre un ensemble de réformes destinées à favoriser l’export. Par exemple, la Banque publique d’investissement (BPI) a été missionnée pour répondre aux besoins des PME. Des plans régionaux pour l’export sont prévus pour le printemps. Par ailleurs, «dès cette année, Ubifrance accompagne de façon personnalisée 250 PME et ETI», a rappelé la ministre, qui mise sur l’amélioration de l’identification et du suivi des PME et ETI susceptibles d’exporter. En 2014, elles devraient être 600 à être suivies par Ubifrance, et 1 000 en 2015. Pour l’instant, «l’appareil exportateur» français demeure très concentré : les grandes entreprises et les ETI réalisent près des trois quarts des exportations. Cette année, le nombre d’entreprises exportatrices, en diminution depuis une dizaine d’années, a légèrement progressé, passant de 116 000 à 119 000. L’objectif du gouvernement est d’équilibrer la balance commerciale hors énergie, d’ici 2017.