L'eau en Métropole, un potentiel trop peu exploité

L'agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole a tenu fin avril une matinée sur les enjeux de l'eau dans la ville de Lille. En partenariat avec le Club gagnants, qui rassemble des chefs d'entreprise, la structure a invité 150 acteurs de l'eau, de l'immobilier et du tourisme à venir échanger sur les aménagements autours des voies fluviales.

 Marc-Philippe Daubresse (à gauche), président, et Didier Decoupigny , directeur général, Agence de développement et d'urbanisme Lille Métropole.
Marc-Philippe Daubresse (à gauche), président, et Didier Decoupigny , directeur général, Agence de développement et d'urbanisme Lille Métropole.

«L’eau dans la Métropole, ce n’est pas encore ça», annonce d’emblée Marc-Philippe Daubresse, président de l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole. Dans le collimateur : les aménagements autour des rivières, qui doivent être repensés selon lui. La ville est traversée par trois cours d’eau : la Lys, la Deûle et la Marque. Pour le président de l’Agence, l’aménagement du territoire doit se faire en fonction de l’eau et non l’inverse. Une mauvaise gestion peut notamment entraîner des risques d’inondation. «Ici la nappe phréatique n’est pas très profonde et peut provoquer des inondations, les zones humides évitent les problèmes de mouvement d’eau», poursuit-t-il. À ce premier enjeu, viennent s’ajouter des problématiques de mobilité avec la question des navettes fluviales entre écluses, un dispositif déjà bien en place à Bruges et Strasbourg, et toujours en discussion dans la Métropole. Le projet du canal Seine-Nord oblige également à réfléchir sur la complémentarité fluviale concernant le transport de marchandises. «Nous avons travaillé sur l’impact économique du canal Seine-Nord.» Les collaborateurs de l’Agence de développement et d’urbanisme ont pu échanger avec leurs homologues de VNF (Voies navigables de France), des spécialistes de l’immobilier, des représentants de communes, l’Office de tourisme, etc. «L’Agence fait des études, mais c’est intéressant d’y porter un regard croisé avec les partenaires.»

Plusieurs axes de réflexion

«L’objectif est de créer une volonté commune. Nous nous sommes associés avec le Club gagnants dans la dynamique de reprendre le sujet de l’eau», explique Julie Moreau, directrice développement et coopérations au sein de l’agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole. Trois sujets se démarquent : les voies d’eau et l’attractivité de la MEL, les voies d’eau et leurs usages, ainsi que les champs captants et le sujet de l’environnement. L’enjeu touristique se révèle être de taille. La Métropole dispose d’une centaine de kilomètres de voies navigables et berges pouvant attirer des bateaux de plaisance. L’association Lys sans frontières promeut par exemple des activités de loisirs le long des berges de la Lys entre la France et la Belgique, avec près de 84 communes fédérées. «L’idée derrière le partenariat avec le Club gagnants est aussi d’impulser les chefs d’entreprise adhérents à agir pour l’attractivité de la MEL.» Un travail est en cours avec l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille pour étudier le partage de la Deûle urbaine, par le biais d’ateliers d’étudiants.