3e Rencontres régionales du vélo en baie de Somme
«Le vélo doit être source de retombées économiques et touristiques»
Les 3e Rencontres régionales du vélo se sont déroulées il y a quelques semaines au Parc du Marquenterre. Un rendez-vous qui a permis aux acteurs engagés dans le développement des mobilités douces, et surtout de leur aménagement sur le territoire, de présenter les actions mises en œuvre et à venir pour faire du vélo un moyen de transport privilégié.
Il est plus que jamais nécessaire de structurer l’usage du vélo, pour deux – bonnes – raisons : il représente une alternative pertinente à l’usage de la voiture, et c’est un mode de transport de plus en plus plébiscité par les Français. Entre 2019 et 2021, ils ont été 28% de plus à enfourcher leur vélo, avec une hausse de la fréquentation des pistes cyclables de 27%.
L’an passé, 2,7 millions de vélos ont été vendus en France (avec même une pénurie à l’été 2021), contre 1,8 million de trottinettes électriques et 1,65 million de voitures neuves. Bonne nouvelle supplémentaire : 800 000 vélos sont produits en France, contre 660 000 en 2020. C’est dire l’importance pour la Région Hauts-de-France de poursuivre sa politique incitative en matière d’aménagement, pour que cet engouement et attachement aux deux roues perdure.
Le président du Département de la Somme Stéphane Haussoulier a rappelé son engagement, partagé par l’ensemble des communautés de communes et d’agglomérations de la Somme, à mailler le territoire de pistes cyclables, et à en achever certaines. «Je pense que notre département peut faire figure d’exemple, et nous travaillons dans ce sens», a-t-il assuré, avant de saluer l’implication et l’aide de la Région, qui a adopté en 2020 un Schéma régional des vélos routes voies vertes (SR3V), issu de la Loi d’orientation des mobilités, avec comme objectif d’aménager 3 170 kilomètres de véloroutes (43% réalisés pour le moment, un réseau de nouvelles véloroutes régionales ayant été entretemps ajouté), dont 840 kilomètres d’Eurovélo (achevé à 69%).
Susciter l’envie
La Région a adopté en 2021 une nouvelle politique de financement des infrastructures cyclables, avec la volonté d’achever les Eurovélo, de mettre l’accent sur la sécurité, la qualité et l’excellence environnementale et de créer un dispositif "dernier kilomètre", pour relier les réseau aux gares, lycées, sites touristiques d’importance et zones d’emploi à proximité. Depuis 2016, la Région a mobilisé près de 9 millions d’euros de crédits pour soutenir les maîtres d’ouvrages, sur un total de plus de 35 millions d’euros. Un soutien qui a permis de contribuer à l’aménagement de 400 kilomètres d’infrastructures cyclables dans l’ensemble des Hauts-de-France.
«Le vélo est un point d’accroche et un vecteur d’attractivité parmi les nombreux atouts de notre région, il doit être source de retombées économiques, touristiques et créateur d’emplois, pointe Franck Dhersin, vice-président de la région en charge des Mobilités, des infrastructures de transport et des ports. Il ne faut pas que l’élan pris par le vélo durant la crise sanitaire cesse.»
Car son développement croise de nombreux enjeux nationaux et locaux : «L’accès à la mobilité pour tous, la lutte contre l’enclavement, la solidarité, la santé, l’accès à l’emploi, l’optimisation des infrastructures, la décongestion et la lutte contre le réchauffement climatique», énumère Franck Dhersin qui formule un vœu pieu : que le vélo soit un mode de transport adapté aux usagers, et adopté par tous.
Autant de bonnes raisons pour l’exécutif régional de poursuivre et de renforcer sa politique vélo et de poursuivre la "cyclabilité" des Hauts-de-France, via des nouvelles propositions, co-construite avec les acteurs du territoire. Avec notamment comme pistes de travail : le développement des infrastructures cyclables, de l’écomobilité scolaire, du vélourisme, du partenariat avec les associations d’usagers…
Si l’aménagement est un préalable essentiel au développement de la pratique du vélo, savoir attirer et séduire les touristes est tout autant primordial. L'association Vélo & Territoire, qui a pour ambition de construire «la France à vélo en 2030» accompagne les collectivités à se structurer pour y parvenir (via notamment un guide téléchargeable).
Ces Rencontres se sont achevées sur l’inauguration de la passerelle du Pont-à-Cailloux longue de 52 mètres, qui réunit les deux rives de l’Authie et permet de relier les pistes cyclables de la Somme à celles du Pas-de-Calais. Un ouvrage de 1,240 million d’euros financé à hauteur de 50% par Interreg Eurocyclo. Une illustration supplémentaire de l’importance pour les territoires et acteurs concernés de travailler main dans la main.
A noter que le Comité régional du Tourisme vient de publier le guide" 23 itinérances douces en Hauts-de-France" à télécharger gratuitement sur le site www.tourisme-en-hautsdefrance.com
Le plan Vélo dans les Hauts-de-France
Le plan Vélo adopté en 2018 a pour objectif de tripler la part modale du vélo à l’horizon 2024, pour le faire passer de 3 à 9% [ndlr, la part modale du vélo en Hauts-de-France était de 1,7% en 2017].
Des mesures ont été prises pour décliner ce plan en région :
- Le fonds Mobilités actives (350 millions d’euros sur sept ans pour financer des axes cyclables structurants au niveau national), les 13 lauréats régionaux de 2019 et les 25 de 2020 se sont répartis 13 millions d’euros.
- Les programmes Avelo et Avelo 2, financés par les Certificats d’économie d’énergie et portés par l’Ademe, dont l’objectif est d’aider les territoires peu et moyennement denses dans la définition, l’expérimentation et l’animation des politiques cyclables. Seize lauréats en 2019 et 20 en 2020 ont été désignés en Hauts-de-France.
- Le programme Alveole achevé en 2021, qui visait à créer 30 000 emplacements vélo en France et accompagner 18 000 personnes à l’éco-mobilité.
- Le programme "Savoir rouler", avec comme ambition de garantir aux enfants de 6 à 11 ans un apprentissage pour circuler en vélo en autonomie et sécurité via une formation de dix heures minimum.
- Le Plan France Relance, dont une partie est allouée aux aménagements cyclables et aux places de stationnement sécurisées en gare.