Le trou noir avant l’abîme...
Les jours les plus longs ! Depuis la victoire du Rassemblement National (RN) aux élections européennes du 9 juin et l’annonce quasi immédiate par Emmanuel Macron, le président de la République, de la dissolution de l’assemblée nationale, le temps apparaît suspendu laissant planer une angoisse palpable, un trou noir total.
Le retour à la lumière pourrait être bien sombre. L’issue des élections législatives, annoncées le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second, sera tout simplement décisif pour l’avenir du pays. Historique de voir un parti de l’extrême droite (ou de l’extrême gauche) arriver au pouvoir dans notre période contemporaine dans l’Hexagone.
Le mois de juillet commencera par cette possibilité (voire quasi-certitude) en même temps que l’arrivée des Jeux Olympiques de Paris. La dernière fois dans l’histoire européenne, qu’un parti des extrêmes a inauguré des JO c’était en 1936 à Munich. Pas besoin de faire un dessin pour savoir ce qu’il s’est passé après.
Du moins certains le savent encore, d’autres pensent que cela est trop loin dans les mémoires, d’autres assument leur déni en se croyant éclairé et que les temps ont changé, le pire est que bon nombre en sont nostalgiques. Le temps passe mais les idées restent. «Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre.» Les mots de Winston Churchill raisonnent encore plus aujourd’hui en cette période de commémoration des 80 ans des débarquements alliés, prémices à la fin de la Seconde guerre mondiale.
L’onde de choc de la vague RN aux élections européennes provoque une inquiétude certaine, palpable dans l’écosystème entrepreneurial et des marchés. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a appelé «le monde économique à se mouiller.» En d’autres termes à prendre réellement position ! Le Medef, la CPME et l’U2P ont envisagé de publier une position commune, une idée vite abandonnée.
Chacun y est donc allé de ses déclarations et communiqués rappelant les priorités des entrepreneurs (simplification administrative, poids des normes) en se gardant bien de citer tel ou tel parti.
Limiter l’importance de ce qui est en train de se passer à des priorités purement économiques s’avère être un jeu dangereux. À chacun aujourd’hui, à tous niveaux, de prendre ses responsabilités. Il est peut-être, voire sans doute, déjà trop tard !
Demain il faudra résister ou collaborer...