Le tracking d'activité sportive pour tous à l’échelle du bassin minier

Mathieu Defontaine est un jeune préparateur physique spécialisé dans l'analyse des datas sportives. En 2008, il a fondé Perf In Sport. Après plusieurs années passées à l'international, il cherche à relocaliser sa clientèle en France. Sa détermination a séduit le jury de l’appel à projets Vivalley.

Perf In sport propose de rendre accessible à tous les publics les systèmes de tracking d’activité, permettant à tout à chacun de maîtriser sa pratique sportive.
Perf In sport propose de rendre accessible à tous les publics les systèmes de tracking d’activité, permettant à tout à chacun de maîtriser sa pratique sportive.
Thomas Lewandowski

Mathieu Defontaine.

La Gazette. Mathieu Defontaine, qui êtes-vous, pouvez-vous présenter votre projet ?
Mathieu Defontaine. J’ai 32 ans, je suis un sportif dans l’âme. J’ai suivi un cursus STAPS, un master de recherche en science du sport à l’université d’Artois à Liévin. En parallèle j’ai fait une formation fédérale en cyclisme sur route.
Mon projet, Perf In Sport, concerne une structure d’évaluation des performances sportives, ouverte à tous les pratiquants. L’idée : faire un copier-coller des process d’analyse existant dans le sport de haut niveau afin de les appliquer aux pratiquants occasionnels et aux personnes qui se remettent à l’exercice. L’objectif est d’éviter les blessures, c’est-à-dire bien choisir son matériel, ses charges d’entraînement, sa façon de s’entraîner pour éviter de se blesser quand on reprend le sport. Le but ultime étant de continuer l’activité physique le plus longtemps possible.

Comment avez-vous eu l’idée de cette entreprise ?
Je ne suis pas vraiment à l’origine de ce projet. J’ai repris une réflexion menée par Alexandre Marles, un de mes professeurs à l’université des sports.
L’idée consistait à répondre aux demandes des équipes professionnelles et aux sportifs de haut niveau. Nous avons constaté qu’en France, il y avait clairement un manque dans l’accompagnement et l’encadrement des sportifs, notamment si on regarde les pratiques des pays étrangers. Les nouvelles technologies sont omniprésentes, d’où notre spécialisation dans le tracking des activités.
Nos premiers travaux ont été réalisés au Brésil. Aujourd’hui, Perf In Sport intervient aux  États-Unis, en Argentine, en Tunisie, aux Émirats arabes unis et dans la plupart des pays européens (le Luxembourg, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne). Le marché français n’était pas assez mûr, il a fallu du temps pour faire bouger les codes. Jusqu’à très récemment, nous proposions uniquement nos services de tracking aux équipes de Ligue 1 de football ou du Top 14 de rugby. On cherche de plus en plus à appliquer nos recherches sur des niveaux inférieurs et à en faire profiter les pratiquants de tous niveaux.

 

Pourquoi avoir décidé de vous lancer dans le concours de Vivalley ? Qu’est-ce que cela va vous apporter ?
Le cluster Vivalley, c’est le coup de pouce que nous attendions. Il va nous aider à faire connaître nos activités qui ne sont pas forcément connues du grand public. Pour le moment, nos clients sont exclusivement des professionnels, des fédérations ou des sportifs de haut niveau.
Vivalley doit aussi nous permettre de désacraliser et de démocratiser ce qu’on fait avec des athlètes de haut niveau et montrer que c’est accessible à n’importe qui et à tous les niveaux. On se recentre vers une prestation de service orientée vers les particuliers.
Il était également très important pour moi de garder la société sur le Liévinois. D’un point de vue personnel, le stade couvert de Liévin est un endroit qui compte beaucoup, j’ai été formé à 500 mètres d’ici, à la fac des sports. C’est pour moi un endroit emblématique du sport de haut niveau et de tout ce qu’on peut faire dans le sport et la performance au nord de Paris. Je connais quasiment toutes les arènes sportives de France : l’Arena de Liévin est l’une des plus belles et des plus fonctionnelles. Perf In Sport a choisi de se lancer sur le territoire de l’agglomération de Lens-Liévin : nous avons à notre disposition un bassin de population important, avec des centaines de clubs de sport et de nombreuses épreuves sportives. Tout est à faire, à construire en termes de suivi d’activité.

Où vous voyez-vous dans quelques années ?
Actuellement notre chiffre d’affaires se situe entre 600 000 et 800 000 euros à l’année, avec entre 70 et 85% d’activité à l’étranger. On voudrait créer et développer notre concept en le dématérialisant. À terme, j’espère pouvoir proposer une application grâce à laquelle les clients pourront suivre l’avancement de leur entraînement et l’évolution de leurs capacités sur Internet.
Je souhaite également pouvoir embaucher un nouveau formateur issu de notre centre de formation ou de la fac des sports de Liévin. Tout est à construire, les indicateurs sont au vert, il n’y a pas de raison que ce projet ne fonctionne pas.