Le tout premier métro du Grand Paris Express en démonstration

Avec le premier roulage du métro du Grand Paris Express, ce projet titanesque vieux de près de 15 ans a franchi une étape "hautement symbolique" pour accomplir "la révolution des transports" que les...

Le secrétaire d'Etat aux Transports Clément Beaune du premier roulage du métro du Grand Paris Express, le 28 novembre 2023 à la gare de Champigny-sur-Marne, près de Paris © Ludovic MARIN
Le secrétaire d'Etat aux Transports Clément Beaune du premier roulage du métro du Grand Paris Express, le 28 novembre 2023 à la gare de Champigny-sur-Marne, près de Paris © Ludovic MARIN

Avec le premier roulage du métro du Grand Paris Express, ce projet titanesque vieux de près de 15 ans a franchi une étape "hautement symbolique" pour accomplir "la révolution des transports" que les élus appellent de leurs voeux en Ile-de-France.

Plus de 200 km de lignes de métro automatique, 68 nouvelles gares construites d'ici 2030 dans la région capitale et... quelques centaines de mètres parcourus mardi par un métro flambant neuf pour marquer un jalon important, à deux ans de l'ouverture de la ligne 15.

Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, la présidente de région Valérie Pécresse, de nombreux officiels et journalistes avaient fait le déplacement pour assister à l'évènement dans le futur centre de maintenance et d’exploitation de la ligne encore en chantier, à Champigny-sur-Marne.

Le chantier avance et "derrière ce premier roulage il y a des années de travail", a rappelé Clément Beaune. Mais surtout "il y a encore quelques années de travail devant nous", a-t-il souligné.

Le Grand Paris Express, ce projet de super métro né sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy en 2009 puis affiné sous François Hollande, est en effet loin d'être terminé.

Les quatre nouvelles lignes, entièrement automatiques, verront le jour entre fin 2025 pour le tronçon sud de la ligne 15, et 2030 pour les derniers tronçons des lignes 16, 17 et 18.

Plus grand projet d'Europe

La ligne 15 devait pourtant être achevée avant les Jeux Olympiques de 2024, voire même en 2022, dans le projet initial. 

Finalement, seul le prolongement de la ligne 14 de l'aéroport d'Orly à Saint-Denis-Pleyel sera livré en juin prochain, juste à temps pour les JO.

Les premiers coups de pioche ont été donnés en 2015 pour ce projet qui doit "favoriser l'égalité entre le centre et les périphéries", a déclaré Karim Bouamrane, président du conseil de surveillance de la Société du grand Paris (SGP), également maire de Saint-Ouen.

La SGP, maître d'oeuvre, rappelle régulièrement qu'il s'agit là du plus grand projet de transport et d'urbanisme en Europe. Initialement évalué à 19 milliards d'euros en 2010, il devrait finalement coûter autour de 35 milliards, selon la Cour des comptes.

Ce nouveau réseau, qui doit irriguer toute l'Ile-de-France et bénéficier à 3 millions de franciliens tous les jours, inclut une ligne circulaire - la 15 - et des branches vers les aéroports, le pôle scientifique de Saclay et des communes enclavées de Seine-Saint-Denis - les 16, 17 et 18.

"La ligne 15, c'est 75 km de ligne circulaire, sans conducteur, elle n'a pas d'équivalent dans le monde", a salué Jean-François Monteils, le président de la SGP.

Révolution

Achever ce projet, c'est accomplir "la révolution des transports" d'après la présidente de région Valérie Pécresse, qui invoque le concept de "la région des vingt minutes", en référence à la ville du quart d'heure - permettre un accès à tous les services essentiels pour les citoyens en 15 minutes.

"C'est un projet d'égalité territoriale majeur (...), nous avons besoin de relier, de recoudre les gens de banlieue à banlieue", a affirmé M. Beaune, relevant qu'un tel bouleversement dans le monde des transports n'avait pas eu lieu "depuis cinq décennies" en Ile-de-France. 

D'après Valérie Pécresse, le financement de la nouvelle offre de transport coûterait 1,6 milliard d'euros de plus en 2030 à Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice qu'elle préside, par rapport à 2023.

Mais la présidente de région a promis de ne pas augmenter le prix du pass Navigo au-delà du niveau de l'inflation plus un point de pourcentage jusqu'à 2031, grâce à un accord de financement signé avec le gouvernement. 

Il prévoit notamment la hausse des taxes pesant sur les entreprises franciliennes ainsi qu'une hausse de la taxe de séjour pour financer les transports.

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