Le tourisme de mémoire en tête d’affiche
Il y a eu les retombées économiques immédiates du tournage et ses nombreuses couvertures médiatiques, puis il y a les retombées sur lesquelles les acteurs du territoire parient pour le futur. La sortie du film devrait attirer de nombreux visiteurs, notamment pour le tourisme de mémoire.
4 M€ de retombées économiques, 15000 nuitées, 1 500 contrats de figurants signés, des entreprises locales sollicitées, des dizaines de reportages dans les médias nationaux, des milliers de photos et autant d’articles partagés sur les réseaux sociaux… En l’espace de deux mois, Dunkerque a fait le tour de la planète cinéphile, attiré tous les regards et déjà de nombreux curieux. Le tournage de Dunkirk, le prochain film de Christopher Nola, était déjà à lui seul une attraction. “On a pu constater le phénomène de tourisme d’excursion, au profit des commerces de la plage, confirme Sabine Lhermet, directrice de l’office de tourisme de Dunkerque. Des gens sont venus de toute la région pour voir les scènes ou certains éléments de décor, comme le Maillé Brézé. Et les lieux associés à cette partie de l’histoire, comme le fort des Dunes et le musée Dunkerque 1940, ont une fréquentation en hausse, notamment auprès des locaux et de la clientèle française qui s’intéresse à nouveau à cette partie de l’histoire du territoire”, souligne cette dernière. Avec un film inspiré de l’opération Dynamo retraçant l’évacuation des Alliés à Dunkerque du 21 mai au 4 juin 1940, le tourisme de mémoire est donc aux premières loges. “Ce n’est pas un film comme un autre, expliquait Patrice Vergriete durant le tournage. L’enjeu va bien au-delà des retombées économiques, déjà considérables pour notre territoire, et qui le seront plus encore en termes d’image et de développement du tourisme de mémoire lors de la sortie du film.” “Le tourisme de mémoire offre en effet un potentiel de développement incroyable”, renchérit Jean-Yves Fremont, à la Ville de Dunkerque, pour qui l’enjeu aujourd’hui est de profiter de cet effet d’aubaine pour prolonger la durée de séjour des touristes sur le territoire “et faire du tourisme de mémoire du tourisme historique”, dixit l’élu. “Il faut ancrer cette stratégie. Et avec plus de quarante sites recensés sur le territoire, on dispose d’un musée à ciel ouvert, poursuit-il. On doit structurer les choses autour de l’existant, proposer une palette de choses allant de la mémoire pure jusqu’à la promenade. Il faut les ‘liaisonner’ et qu’au milieu, on trouve des infrastructures commerciales : restaurants, hôtels, commerces… Le film est une opportunité, il vient catalyser des projets que des gens avaient sur le territoire. C’est une grosse vague sur laquelle il faut surfer.” Le territoire se prépare donc à la sortie du film, prévue pour l’année prochaine. Dynamo Tour, week-ends à thèmes, visites de lieux de tournage et autres produits dérivés ont fait leur apparition dans le catalogue de l’Office de tourisme depuis le début de l’été. L’Office a également embauché un VIE pour promouvoir le tourisme de mémoire sur le marché britannique, tandis que la Ville de Dunkerque a créé une cellule cinéma articulée autour de trois axes : logistique et infrastructure, communication, impact économique et touristique. “En termes d’attractivité, c’est un coup de projecteur phénoménal. Et même si c’est un petit succès international, c’est bon à prendre pour l’estime. Et si le film va dans des festivals, alors là ce n’est que du bonus”, conclut Jean-Yves Fremont.