Le tourisme crée des emplois
Le tourisme se porte comme un charme. Alors que la crise bat son plein, ce secteur pourtant très concurrentiel a tenu la tête hors de l’eau. Chaque département picard bénéficie de retombées qui lui sont propres.
Le tourisme ne connaît pas la crise” : le titre de la publication de l’Insee, réalisée en collaboration avec le comité régional du tourisme et les trois comités départementaux du tourisme, parle de lui-même. En 2009, le tourisme a généré 22 300 emplois sont 18 100 sont salariés. Ceci classe la Picardie au 18e rang des régions françaises. « Le tourisme pèse autant qu’un gros secteur industriel comme la fabrication de denrées alimentaires », souligne Claire Hénocque du comité régional de tourisme.
1 % en plus
Plus de la moitié des emplois se situent dans la restauration et l’hôtellerie. La restauration représente 7 250 emplois. Les emplois saisonniers étaient au nombre de 2 800. Avec les années, on constate un étalement dans l’année des saisons touristiques, donc des emplois. Entre 2007 et 2009, l’emploi touristique picard n’a pas connu la crise. Il a même augmenté de 1 % alors qu’il est resté stable en France. Cette évolution est à contre-courant des autres activités. Restauration, loisirs et hôtellerie de plein air sont les principaux secteurs qui en ont bénéficié. Les emplois se concentrent essentiellement sur la côte picarde et le sud-est de l’Oise. Viennent ensuite le Noyonnais-Compiégnois, le Laonnois-Soissonnais et l’est de la Somme et la région d’Albert. Malgré un tourisme d’affaires fragilisé, le tourisme se maintient dans l’Oise. Il représente 10 000 emplois, soit 3,5 % des emplois salariés totaux. Les emplois se sont maintenus entre 2007 et 2009. Le tourisme d’affaires constitue une part majeure de l’activité touristique de l’Oise. L’une des locomotives est le Parc Astérix, de Plailly.
« La nouvelle attraction Oziris a coûté 20 millions d’euros, explique Christelle Fevre, la directrice du Comité départemental du tourisme de l’Oise. Depuis avril, elle a attiré 400 000 personnes et nous ne sommes qu’en juin. » De nombreux projets hôteliers sont prévus notamment sur Chantilly, Compiègne et Beauvais qui vont encore conforter l’offre de tourisme d’affaires. Dans l’Aisne, les emplois – au nombre de 5 000, soit une part de 2,5 % du nombre des emplois salariés totaux et des emplois salariés entre 2007 et 2009 –, ont augmenté principalement dans la restauration, l’hébergement et le commerce. La locomotive axonaise est le Center Parcs. « Center Parcs, c’est 400 emplois directs et 800 indirects, précise Christian Batardière, directeur adjoint du CDT de l’Aisne. Il a accueilli 1,4 million de clients pour 2,4 millions de nuitées sur ses quatre premiers exercices. On estime que par exemple, sur Laon, le parc attire 34 000 visiteurs de plus par an. Ce sont des personnes qui consomment sur place. » La Somme, c’est 7 250 emplois, soit 3 % des emplois salariés totaux et +0,5 % entre 2007 et 2009. Les clients sont séduits par les campings, qui sont concentrés à près de 50 % sur la côte picarde. L’hôtellerie de plein air représente 920 emplois. Le département devra réussir à trouver un équilibre avec l’hôtellerie classique pour développer le tourisme d’affaires. En ce début d’année, les sites de visite connaissent tous une baisse de la fréquentation, conséquence de la météo maussade. Les nuitées dans les hôtels picards sont stables et celles dans les meublés augmentent de 7 %. Dès qu’il fait beau, les parkings des parcs d’attractions de l’Oise sont pleins. Le tourisme d’affaires se porte toujours aussi bien.
Destination de coirts séjours
Dans la Somme, le retour des Britanniques est noté. L’Historial de la Grande Guerre de Péronne ou le musée Somme 1916 voient leur fréquentation augmenter. A contrario, le Festival de l’oiseau, qui se déroule au printemps en baie de Somme, a été très impacté par la météo. Dans l’Aisne, la fréquentation des meublés est en forte hausse et des projets hôteliers importants sont en cours sur Saint-Quentin ou Soissons. Les touristes belges sont plus nombreux. « Nous avons réussi à faire de la Picardie une destination de courts séjours, c’est là notre différence, résume Jean-Philippe Gold, directeur du comité régional de tourisme de Picardie. L’un de nos challenges sera de nous tourner vers l’international, de séduire encore plus les marchés de proximité : belge, néerlandophone, britannique… La Chine et l’Inde sont des pays qui sont devenus matures. »