Conjoncture régionale : le temps des incertitudes

Une industrie qui progresse de façon hétérogène, un bâtiment à deux visages, un secteur des travaux publics au courant d’affaires en retrait et des services marchands en légère baisse. Le constat régional établi par la Banque de France dans sa dernière livraison de ses tendances régionales confirme une certaine crispation de l’activité.

Dans bâtiment, le secteur du gros œuvre continue de rencontrer des difficultés pour étoffer son carnet de commandes.
Dans bâtiment, le secteur du gros œuvre continue de rencontrer des difficultés pour étoffer son carnet de commandes.

«L’environnement économique est fragile !» C’était au début du mois, la principale conclusion du tableau de bord de la conjoncture économique et sociale de la région du Ceser Grand Est. Confirmation la semaine dernière à l’occasion de la parution des tendances régionales de la Banque de France sur la période du 28 juin au 5 juillet avec, notamment, un indicateur d’incertitudes qui remonte sensiblement et des situations de trésorerie jugée dégradée dans l’industrie et les services. Dans l’industrie, la situation s’affiche comme hétérogène. «Si le secteur de fabrication de moyens de transport connaît une activité dynamique celui de l’agroalimentaire enregistre un repli des volumes produits», note la Banque de France.


Trésorerie : équilibrage difficile

D’une manière générale, l’emploi évolue peu avec une main-d’œuvre difficile à fidéliser. Les entrées d’ordre sont en retrait et les carnets de commandes manquent de consistance. «Les coûts des intrants poursuivent leur tendance baissière et les trésoreries peinent à s’équilibrer. Les prévisions s’orientent vers de moindres cadences de production.» Côté services marchands, l’activité fléchit avec de fortes disparités selon les branches. La restauration et l’hébergement sont en baisse pour le deuxième mois consécutif. La saison touristique devrait, logiquement, changer la donne. Contraste total dans l’univers du bâtiment, «les évolutions des deux branches, gros et second œuvre sont totalement décorrélées.» Le gros œuvre continue de rencontrer des difficultés pour étoffer son carnet de commandes. La crise du logement neuf évoqué lors du dernier congrès national de la Fédération française du Bâtiment à Nancy mi-juin se confirme et devrait durer. «A contrario, le second œuvre bénéficie d’une dynamique favorable avec un carnet de commandes jugé satisfaisant.» Chez les cousins des travaux publics, le second trimestre de l’année est marqué par une diminution de l’activité. «Les budgets des collectivités sont limités et les investissements sont plus espacés. Cela entraîne une raréfaction des appels d’offres.» L’arrivée récente de nouvelles commandes pourraient inverser la tendance dès le prochain trimestre.