Le temps des frémissements…
«Cela frémit» ou encore «on sent que quelque chose est en train de se passer» voire même «le tunnel est encore sombre mais la lumière est moins blafarde.» Il n’y a pas à dire, à laisser traîner ses oreilles dans les coursives des manifestations d’une partie des acteurs économiques, on pourrait être gentiment séduit par ces douces paroles rassurantes. Même le gouvernement s’y met «toutes les conditions sont réunies pour que 2015 soient l’année du retour de la croissance», assure-il en préambule des mesures annoncées le 8 avril pour doper cette fameuse croissance qui, semble-t-il, est en train de frémir. Booster l’investissement industriel. Augmenter l’enveloppe des prêts de Bpifrance qui devrait atteindre les quelque 8 milliards d’euros en tout cette année. Relancer l’investissement des collectivités grâce à un système de prêt à taux zéro ou encore orienter davantage l’épargne des Français en l’aiguillant vers des investissements dans les entreprises. Les pistes de l’exécutif en place sont plus que louables et loin d’être anecdotiques pour certaines comme celle sur le sur-amortissement exceptionnel pour certains investissements productifs. Ces mesures se veulent salvatrices mais seront-elles réellement suffisantes pour endiguer le malaise toujours bien présent ? Il est possible que certains sentent ce fameux frémissement mais la dure réalité demeure encore toute autre. Au début du mois, la rue s’est de nouveau fait entendre pour dénoncer l’austérité infligée à une grande majorité des acteurs de l’économie réelle. Reste que pour un trop grand nombre, cette austérité semble toujours être destinée aux autres, sauf que d’un jour ou l’autre elle peut toucher de plein fouet. Certains, s’en croyant prémunis, pourraient en faire les frais. Personne n’est à l’abri…