Ingenierie

Le Syntec planche sur l’emploi et l’industrialisation

Laurent Giovachini, président de la fédération Syntec qui réunit les branches des métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil, des études et de l’évènement, a fait un passage à Dijon pour rencontrer les chefs d’entreprise et évoquer avec eux les défis à relever que sont : l’emploi et l’industrialisation.

Laurent Giovachini, président du Syntec, a profité de son passage à Dijon pour évoquer la réindustrialisation du territoire ou encore la question de la formation. (© Aletheia Press / N. Hubert)
Laurent Giovachini, président du Syntec, a profité de son passage à Dijon pour évoquer la réindustrialisation du territoire ou encore la question de la formation. (© Aletheia Press / N. Hubert)

13 700 salariés de Bourgogne Franche-Comté évoluent dans l’une des 2 000 entreprises qui relèvent de la fédération Syntec. Celle-ci regroupant les branches des métiers du numérique, de l’ingénierie, du conseil, des études et de l’évènement. « C’est un secteur qui créé 50 000 emplois nets chaque année en France et représente 8 % du PIB national » précise Laurent Giovachini, président de la fédération. De passage à Dijon, il a rencontré un panel de dirigeants locaux pour évoquer avec eux trois questions essentielles : la souveraineté économique, la réindustrialisation du territoire et le besoin en compétence. « Les entreprises françaises doivent maîtriser leur destin et ne pas se montrer naïves face au contexte économique mondial. » assure-t-il.

Des difficultés à surmonter

Alors que l’industrie représentait encore 20 % du PIB il y a quelques années, ce chiffre est tombé à 10 % au profit du tertiaire. « A part l’aéronautique et l’automobile, nous avons moins de secteurs développés » regrette Laurent Giovachini qui entend voir cette part grimper à 12 %. Pour y parvenir, il préconise une approche régionalisée et un accompagnement pour guider les entreprises désireuses d’évoluer vers les dispositifs existants. Et notamment rendre compatible la réindustrialisation et les objectifs environnementaux dans l'hexagone.

L’autre problématique sur laquelle Laurent Giovachini a souhaité mettre l’accent concerne la formation et l’acquisition de compétences : « Nous sommes confrontés à un public moins compétent car moins formé et donc moins productif que ne peuvent l’être les Allemands ou les Américains. Nous perdons des places au classement mondial portant sur la richesse produite par habitant car nous ne travaillons pas assez. »

Des pistes pour avancer dans la bonne direction

En réponse, le président de Syntec et représentant du MEDEF encourage l’alternance et l’apprentissage, le rapprochement entre lycées professionnels et universités avec le monde de l’entreprise. « Il faudrait mettre plus de professionnels dans les écoles et mieux orienter les jeunes. » Il espère également un retour sur la place des mathématiques, craignant que sans, cela ne masculinise encore la filière industrielle notamment et créé une pénurie d’ingénieurs. « On avançait dans la mauvaise direction, maintenant, on recule dans la bonne » aime-t-il à répéter. Pour autant, le chef d’entreprise reste optimiste en faisant confiance à une jeune génération qui entend mettre son emploi au service de la planète.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert