Le sud de la région : entre attente et perspectives
Seconde étape dans le tour des territoires consulaires à la faveur de la sortie des chiffres clés en 2013, le Grand-Hainaut et l’Artois constituent le sud du Nord-Pas-de-Calais. Reconversions industrielles, appui à l’agriculture, soutien au tourisme, ces territoires cherchent à rester dynamiques dans un contexte économique complexe.
Les quatre territoires concernés ne forment pas seulement une longue bande foncière qui regarde passer les trains vers Paris. En effet, Artois-Ternois, Cambrésis, Avesnois et Valenciennois comptent un quart de la population régionale (4 millions d’habitants). Ils sont des pôles industriels, touristiques, frontaliers, et disposent de savoirs conséquents pour la région.
On dénombre ainsi près de 4 200 entreprises dans le Cambrésis où le textile est toujours présent grâce à la dentelle (153 entreprises répertoriées), 2 100 commerces et 6 entreprises de plus de 250 salariés. Le Valenciennois compte 7 200 entreprises, dont 1 500 dans l’industrie et le BTP. Ce territoire a été montré en exemple lors de l’arrivée de l’enseigne Toyota dont les chaînes de montage ont permis de redéployer de l’emploi et faire vivre les 3 000 établissements industriels et de services aux entreprises. Les gros comptes (Toyota, Sevelnord, Bombardier, Peugeot, Alstom transport) fournissent du travail aux PME ; 21 zones d’activité émaillent le territoire. Si le Valenciennois s’articule sur trois zones urbaines conséquentes (Valenciennes, Denain et Saint-Amand-les-Eaux), il a aussi son Parc naturel régional (Scarpe-Escaut) pour attirer les touristes, wallons notamment. Dans l’Avesnois, les entreprises sont 4 200, dont 2 400 dans les commerces et moins de 80 dans le secteur agricole, ce qui étonne au vu d’une configuration territoriale plutôt rurale. Les entreprises de plus de 250 salariés sont moins d’une dizaine. Le territoire utilise ses paysages comme levier économique touristique. Enfin, 6 200 entreprises sont en Arrageois et Ternois, dont un millier dans l’industrie et le BTP.
La préfecture du Pas-de-Calais attire l’activité logistique qui peut s’appuyer sur deux autoroutes, une voie d’eau et la voie ferrée. Autour de ces points de passage, une trentaine de zones d’activité… A noter qu’à peine une dizaine d’entreprises emploient plus de 250 salariés. C’est la faiblesse de la région en général (hors grands comptes et métropole lilloise) : les entreprises de taille intermédiaire ne peuvent se développer sans que les grandes PME ne passent un cap en termes d’emploi.
Des ressources fiscales peu importantes et un chômage structurel. La richesse des territoires sous la loupe consulaire est variable. Ainsi, sur les 130 000 foyers fiscaux de l’Arrageois, la moitié est imposée. A taille identique, l’Avesnois montre que moins d’un foyer sur deux paie des impôts. Une tendance mauvaise pour la consommation. La part des foyers fiscaux imposés baissent encore dans le Valenciennois : sur près de 200 000 foyers, 54 000 sont imposables. Enfin, dans le Cambrésis, la situation n’est pas meilleure avec 44 000 foyers imposables sur un total de près de 100 000… Corollaire naturel, les chiffres de l’emploi sont du même acabit : si Cambrai affiche au second trimestre 2012 un taux de chômage à 12,8% quand la moyenne régionale est à 13,2%, il reste à plus de trois points au-dessus de la moyenne nationale. Dans l’Avesnois, le taux monte à 15,4% ; dans le Valenciennois, le chiffre est du même tonneau (15,2%). Seul l’Arrageois sort du lot avec 9,4% (0,3% en dessous de la moyenne nationale).
Se projeter sur ses spécialités et attendre Seine-Nord. Pour faire face à la crise qui perdure, les territoires de l’Artois-Ternois, de l’Avesnois, du Cambrésis et du Valenciennois disposent de certaines opportunités. Dans le premier, on compte sur des projets comme la réhabilitation de la citadelle, et Arras joue un rôle de ville attractive par sa politique culturelle. L’Artois mise aussi sur la mise en chantier d’un transport ferroviaire rapide avec Lens (de type tram) et table sur l’extension de son centre de recherche agroalimentaire Adrianod. L’Avesnois compte sur le développement des pôles d’excellence rurale (pierre, bois, maroilles) et valorise son cadre de vie comme outil d’attractivité touristique. Sa station du Val-Joly et le parc zoologique de Maubeuge en sont des exemples. Le voisin valenciennois met l’accent sur le transport ferroviaire (installation du centre d’essai Railenium, développement du pôle d’entreprises ferroviaires dans le cadre d’un pôle de compétitivité de taille mondiale) mais ne néglige pas le numérique, secteur d’avenir. Son pôle de formation et de pousses d’entreprises prend un nouvel essor dans le quartier de la gare. Enfin, le Cambrésis structure sa filière textile… et attend le début du projet de canal Seine-Nord.