Le skid d’ETCI : un bon tuyau contre le CO2
La société lensoise ETCI, spécialisée dans la tuyauterie et la chaudronnerie industrielle, fabrique également des skids. L’un d’eux, destiné à capter le CO2, vient d’être installé sur le site d’ArcelorMittal à Dunkerque…
La société ETCI (130 salariés) est basée à Lens depuis 1965. Sa spécialité a toujours été la tuyauterie et la chaudronnerie industrielle. Mais en 1996, au moment du départ en retraite du dirigeant fondateur, elle a été rachetée par Frédéric Motte et Gilles Willot, qui, pour l’occasion, ont créé le groupe Cèdres industries. ETCI n’a alors cessé de croître et de développer ses activités.
Sans renier son métier d’origine, ETCI (dont le chiffre d'affaires oscille entre 17 et 20 millions d’euros par an) fabrique également aujourd’hui des skids. «C’est un module constitué de charpente métallique, d’appareils à pression, de tuyauteries, de pompes, de vannes, de câblage électrique et parfois même de l’automatisme intégré, explique Frédéric Blondeau, chargé d’affaires chez ETCI. On en retrouve dans diverses activités comme la fabrication de parfums ou l’agroalimentaire…»
Un projet à vocation d'exemple
Au niveau de la fabrication des skids, ETCI intervient de différentes façons : «soit le client possède le process et, dans ce cas, nous disposons de toute la connaissance pour réaliser la fabrication en fonction des codes de construction. Soit le client a juste un projet d’installation, alors nous proposons une prestation complète clé en main en intégrant l’étude process».
ETCI a reçu une commande d’Axens en septembre 2020, une société du secteur de l’énergie, présente sur les marchés du raffinage, de la pétrochimie, des énergies renouvelables et de l’eau. Axens est notamment spécialisée dans le traitement du gaz. Cette commande entrait dans un projet de captage du CO2 appelé «Projet européen 3D (Demonstration-DMX-Dunkirk)».
0,5 tonne par heure de CO2
Axens appartient au groupe IFP énergies nouvelles (IFPEN) qui, elle, a mis au point un process pour capter le CO2. Pour résumer, le procédé permet de capter le CO2 grâce à un solvant qui réduit de près de 35% la consommation d’énergie du captage par rapport au procédé de référence actuel. Mais, après les essais en laboratoire, il fallait passer à l’échelon supérieur avec un test grandeur nature. Désormais, l’objectif du skid est de capter le CO2 en le compactant, à hauteur de 0,5 tonne par heure.
Pour le coup, ETCI bénéficiait là d’une première expérience réussie avec Total énergies, autre partenaire du projet. «On avait déjà fait un skid prototype pour Total, il y a quelques années, sur le site de Dunkerque, raconte Frédéric Blondeau. Il leur servait à produire du biocarburant et notamment du biokérosène à partir de déchets végétaux. Comme cela a été une réussite, ils nous ont recontacté.» Le skid vient d’être installé sur un terrain mis à disposition par ArcelorMittal. Il va maintenant être testé pendant deux ans. Si cet essai industriel est concluant, il ouvrira la porte à une industrialisation du procédé dédiée au captage du CO2. Un enjeu majeur et incontournable pour les industriels dans les années à venir.