Le site lillois d’Humanis en phase d’attente

Alors qu’il travaille à remettre le groupe Humanis en ordre de marche et que le site lillois vit des moments difficiles, Jean-Pierre Menanteau réaffirme le caractère stratégique du Nord dans le dispositif du groupe.

Jean-Pierre Menanteau.
Jean-Pierre Menanteau.

 

D.R.

Jean-Pierre Menanteau.

Quelques jours après sa prise de fonctions de directeur général d’Humanis, Jean-Pierre Menanteau était à Lille pour affirmer le caractère «très stratégique» et «à tous points de vue» de la région Nord dans le dispositif national et territorial de cet acteur de référence dans le monde de la protection sociale. A partir du diagnostic établi depuis, il a, le 3 juillet, proposé une nouvelle gouvernance avec la mise en place d’un comité exécutif «resserré et cohérent», puis, le 26 septembre, une réorganisation opérationnelle pour laquelle le CCE a rendu dès le 15 octobre, «fait rarissime» par sa rapidité, un avis favorable. Son objectif : faire travailler les territoires stratégiques du groupe (Blois, Lille, Orléanais et Ile-de-France) sous deux modes : un mode projets massifiés mis en réseau de compétences et un mode ancré dans les territoires. «Des projets dans le Nord-Pas-de-Calais, il y en aura et beaucoup», assure-t-il. Le premier des «projets stratégiques de territoires tous métiers» sera «Humanis Nord-Pas-de-Calais 2018». Laurent Huyghe, confirmé en juillet comme directeur de l’action sociale, en sera «l’inventeur de la méthode de construction», avec Vincent Cahour, directeur du développement durable et du site lillois, et Monique Saussier, du centre de gestion d’Arras. «Je pense que du côté de Lille, quand apparaîtront les premiers projets, l’état d’esprit changera. Pour l’instant, j’entends les rumeurs les plus folles, je les explique par la phase d’attente, sachant que l’état d’esprit changera.»

Qu’est-ce à dire ? Il est vrai que le second élément structurant à Lille, c’est la décision de la Mutuelle Humanis Familiale, devenue M comme Mutuelle, de quitter le groupe au 1er janvier 2014. Jean-Pierre Menanteau reconnaît «une ambiance assez difficile» et interroge : «Connaissez-vous beaucoup de divorces qui se passent de façon chaleureuse et fraternelle ?» Si la ligne de conduite du groupe est claire – «nous faisons tout pour que la désimbrication technique soit réalisée à la date prévue» −,  «il reste beaucoup de conflits, de divergences de vue, d’interprétations». Une situation que ne vivent pas bien les salariés du site, au premier rang desquels ceux qui devront choisir entre rejoindre M comme Mutuelle ou rester Humanis.  Combien sont concernés ? «Les chiffres précis sont l’un des sujets de négociation…» Et parce que cette désimbrication «est psychologiquement difficile à vivre pour le personnel», le groupe a décidé de mettre en place une cellule d’écoute, en réponse aussi à l’attente des partenaires sociaux qui, rapporte l’un des leurs, «ont fortement insisté pour la prise en charge des gens qui sont dans une extrême souffrance et pour qui il y a urgence à bâtir un plan de sauvegarde de l’équilibre psychologique».

Parce qu’il croit aux vertus de son plan, Jean-Pierre Ménanteau mobilise : «Les salariés du Nord n’ont pas d’inquiétude à se faire pour demain. Aujourd’hui, on ne peut leur donner une visibilité pleine et entière. Une partie de leur travail va être amenée à évoluer.» Si la fin de l’année n’est pas encore acquise, 2014 promet d’être meilleure.