Le site industriel est devenu autrichien
Le Groupe Stoelzle compte investir 30 millions dans les trois ans, dont la moitié cette année. Le site industriel nordiste, au sud de Cambrai, est spécialisé dans le flaconnage de luxe.
Fin décembre, les Verreries de Masnières, au sud de Cambrai, ont officiellement changé de propriétaire. Le groupe autrichien Stoelzle a repris le site industriel à l’Italien Bormioli-Rocco qui l’avait acheté à BSN en 1994. Des contacts avaient déjà été noués en 2010. Sans suite à l’époque. Cette année-là, une agence commerciale, baptisée Stölzle France (les deux orthographes cohabitent), avait été créée avec trois personnes ; elle s’était installée à la ruche d’entreprises de Beauvois-en-Cambrésis.
Entre les deux groupes, les négociations avaient repris lors du deuxième semestre 2013, année marquée par de vives inquiétudes sur l’avenir social et industriel du site cambrésien.
Un groupe européen. Lors de la reprise, annoncée en janvier, le groupe autrichien avait livré quelques informations dans un communiqué laconique. Il représentait 2 000 personnes, disposait de cinq sites de production en Europe et envisageait d’investir 30 millions dans les trois ans, dont un peu plus de la moitié (16 millions) cette année. But : rénover le deuxième four du site, procéder à des modernisations dans la production et améliorer l’aspect extérieur du vaste ensemble. En août, ce chantier apparaît comme remis en cause, une situation inquiétante qui devrait faire l’objet de négociations en septembre.
L’usine de Masnières est spécialisée dans la fabrication de flacons de parfumerie et de cosmétique destinés à de grandes marques. Le groupe Stoelzle Glass fabrique, lui, du verre pour les spiritueux hauts de gamme et la pharmacie. Il souhaite apparemment se renforcer dans le domaine du verre «de luxe». Le Cambrésis permet à ce groupe de se rapprocher de gros clients et de sous-traitants proches de la région parisienne et du Royaume-Uni.
Stratégie. A Masnières, en janvier, le chiffre des emplois était de 380 personnes, auxquelles il fallait ajouter les 70 qui travaillent dans une autre unité dédiée à la décoration et la sérigraphie des flacons. Cette dernière est installée dans la nouvelle zone économique, dépendant de l’Intercommunalité, également à Masnières.
Localement, ce «changement de propriétaire» a été perçu, à l’époque, comme une bonne nouvelle, le groupe repreneur ayant des racines familiales (ce n’est pas un fonds d’investissements) ainsi qu’une longue histoire lui aussi. Son activité industrielle est bien identifiée et sa stratégie de développement apparaît cohérente pour ce qu’on en connaît. L’histoire des Verreries de Masnières remonte, elle, à 1818… Ces dernières années, son chiffre d’affaires était à la baisse, tout comme le nombre de ses salariés.