Le SIAVED multiplie les initiatives

Retour de la consigne du verre, déchets produisant de la chaleur pour l’habitat, implication de l’écopôle Recydem, réutilisation d’objets domestiques dans un Village du réemploi à Wallers-Arenberg, le SIAVED ne chôme pas entre Hainaut, Ostrevent et Cambrésis.

La consigne du verre existe déjà à Leclerc St Amand-les-Eaux pour un distributeur de lait fermier, avec succès!
La consigne du verre existe déjà à Leclerc St Amand-les-Eaux pour un distributeur de lait fermier, avec succès!

Le puissant Syndicat inter-arrondissement de valorisation et l’élimination des déchets (Siaved) installé à Douchy-les-Mines poursuit méthodiquement la mise en place de nombreux dispositifs qui ont le double but d’inciter les populations à réduite leurs déchets ménagers et de recycler ceux qui sont collectés autour du pôle Recydem et du Centre de valorisation, unité de production de chaleur et d’électricité. Le président du Siaved, Charles Lemoine, et le DGS, Daniel Tison, réalisent avec leur conseil d’administration exactement ce qu’ils annoncent mais avec des délais restreints, ce qui, par les temps qui courent, n’est pas un moindre exploit.

Ainsi, la fin 2012 a-t- elle été marquée par plusieurs événements qui montrent que le travail est possible entre plusieurs territoires d’arrondissements différents, même avec des moyens financiers qui pourraient être plus importants, à condition de le vouloir et de penser concret. Le Siaved est tout le contraire d’une “usine à gaz”, c’est une belle machine puissamment alimentée par les cotisations de 109 communes pour 288 000 habitants sur la CA Porte du Hainaut, l’Est-Cambrésis et Cœur d’Ostrevent. Son budget avoisine les 28 M€, les adhérents en assurant 70% (le reste : revente à EDF de l’électricité 7% et emprunt 10%). Historiquement, en 2009, il a fallu relever de 15% les cotisations pour faire face aux dépenses et investissements. Récemment, en mai 2012, le Centre de valorisation (CVE) en butte depuis longtemps à une réglementation qui le menaçait de ne plus pouvoir vendre son électricité et donc de produire à perte, a procédé à des travaux très importants mais salutaires. L’incinérateur, qui avait 28 ans d’âge, a été remis à neuf et surtout a pu traiter les fumées. Il est donc conforme et peut entamer une seconde carrière.

C’est ce qui autorise aujourd’hui le Siaved à mettre en chantier en 2013 une écotechnologie qui ne sera opérationnelle qu’en 2014 : le chauffage de 1 400 logements à Douchy-les-Mines grâce à la chaleur des ordures. Utilisé à Paris et Villefranche-sur-Saône depuis 50 ans, le procédé est aussi employé près de Lyon pour chauffer 7 000 logements. Mais, dans l’arrondissement de Valenciennes, c’est une première qui a toutefois un pseudo précédent un peu voisin techniquement, puisqu’à Valenciennes même, la mairie et La Poste sont chauffées par la chaleur des égouts. C’est le principe qu’il faut retenir : nos déchets sont recyclables.

Fort de cet axiome, le Siaved, qui s’appuie sur le Plan départemental de gestion des déchets, s’est rapproché du gestionnaire des logements du centre de Douchy, le GHI, qui est intéressé par le procédé ne dégageant aucune odeur et qui a la même efficacité qu’un chauffage classique, mais pas le même coût… Le Siaved, lui, veut produire utile via son CVE. Et Douchy étant situé à deux kilomètres de son Centre, le projet est techniquement viable et financièrement réaliste.

Le calendrier prévoit surtout de préserver le CVE car, techniquement, l’affaire est complexe. L’investissement sera dans un premier temps de 1,5 M€, les dossiers de demandes de subventions auprès du Feder, des collectivités et de l’Ademe sont partis. Important enfin, les charges locatives des habitants s’en trouveraient allégées et l’emploi revigoré.

Retour de la consigne du verre. Plusieurs fois annoncée et testée sur de micro-territoires dans notre région et en dehors, cette pratique au parfum des années soixante mais qui n’a jamais cessé de fonctionner (par exemple chez nos voisins belges) refait parler d’elle en Denaisis. C’est le dispositif Boréal qui s’applique à 11 intercommunalités pour 222 communes (575 000 habitants) qui fonde son application. Le Siaved, dans son plan local de prévention des déchets, veut aller vite d’autant qu’il a dans ses tiroirs une étude favorable menée à partir de tests de février 2012 et que l’Ademe appuie le projet sans restriction.

La consigne du verre (le consommateur rapporte ses bouteilles vides qui sont recyclées et remises en circulation) est une alternative au recyclage pur qui produit trop de gaz à effet de serre et coûte cher (presque 4 M€ sur un an). La consigne en fait économiser 78%… La collecte, dont le Siaved veut aussi alléger au fil des ans la charge, financière notamment, sera ainsi débarrassée du verre, soit sur son territoire 32 000 tonnes en moins dans un gisement de 60 millions de bouteilles. Ce début 2013 voit donc Boréal promouvoir le procédé qui implique de bien calculer techniquement et financièrement le stockage des bouteilles, leur lavage avec décollage des étiquettes, le cassage et la reconstitution industrielle du verre pour réemploi. Les brasseurs sont donc sensibilisés, les CHR (cafés, etc.), la grande distribution et les usagers bien sûr.

L’objectif est d’enlever de la collecte d’ici 2015 environ 6 millions de bouteilles sur le marché régional. Le projet est d’autant plus réaliste qu’il bénéficie d’un consensus quasi général et de longue date!

 

Contact :  03 27 43 78 99 − www.siaved.fr

 


Réemployer, réutiliser, réparer…

Boréal crée le premier “Village du réemploi” de la région !

 

Toujours dans la même thématique du recyclage des déchets, le programme local de prévention des déchets, qui court jusqu’en 2015, se nourrit d’une réalisation unique dans la région : un village hébergé au siège de la CA Porte du Hainaut avec l’aide de la ville de Wallers.

Lors de l’inauguration du village, il était demandé aux visiteurs désireux de voir à l’œuvre des professionnels du réemploi de venir avec des bouchons de liège et de plastique, des composants d’ordinateurs et de petits objets de décoration. On pouvait ainsi suivre à la lettre le mot d’ordre “Ne jetez plus, donnez une seconde vie à vos objets !” . Apporter ses meubles, son vélo, ses boutons, de l’électroménager, etc., mais aussi apprendre à être économe, connaître le parcours de ses déchets verts ou alimentaires. Et à chaque fois des associations de passionnés, très professionnels en plus, des artistes de rue et des plasticiens répondaient aux questions et montraient concrètement comment faire. Parmi les partenaires figuraient deux entreprises, Decathlon et Atom (vente et réparation de pièces d’électroménager), et beaucoup d’associations des deux départements.

Il faut savoir qu’une d’entre elle, “Le Maillon C2Ri” (collecte réemploi recyclage insertion), sise à Anzin, en a fait une vraie filière de formation professionnelle et donc de retour à l’emploi. Lorsque le programme Boréal a été lancé, une de ses premières pistes a été de créer une sorte de filière de réemploi des encombrants qui a été prise en main par un comité. D’autant que ce projet est duplicable. Ainsi, en Bretagne, Rennes Métropole l’a mis en œuvre en 2011. Il est donc développement durable et très sérieux malgré sa présentation ludique. D’autant qu’il y va d’enjeux environnementaux, sociaux et économiques, qui ne se limitent pas à l’économie sociale et solidaire. La preuve ? L’existence de l’association les “PC de l’Espoir” de Béthune qui reconstitue, après collecte, des ordinateurs et les met à disposition de foyers modestes, sachant qu’en France, à peine 60% des habitants en possèdent un.

Cette action a eu un écho indirect dans la réutilisation en déchetterie. En septembre dernier, le Siaved a lancé pour un an d’expérimentation (octobre 2012 à août 2013) une opération avec des partenaires associatifs, “Rien à jeter” à Fressies, et SMS à Cambrai. A Avesnes-lez-Aubert mais aussi dans deux déchetteries de l’Est-Cambrésis (syndicat Syctomec), une étude sera menée sur la façon de réutiliser ces déchets collectés : isoler ce qui est réutilisable, quantifier le gisement et informer les usagers de leur réutilisation. Le Siaved a financé l’opération qui a aussi pour but de créer un vrai réseau d’associations œuvrant dans ce sens, élargi à tout son territoire.

Contact : www.pcdelespoir.weebly.com. Citons aussi dans le Nord : Anis − www.anis.asso.fr

 

 

Recydem SITA impliqué dans le projet de cogénération du CVE 

Face au Siaved, l’entreprise Recydem SITA, installée là en 1985 sur 23 hectares, est devenu écopôle intégré à SITA en 2010, le plus grand de la région. Elle est passée des déchets et matériaux de la construction à tous les déchets industriels, même spéciaux. Aujourd’hui, elle traite 14 000 tonnes de déchets provenant du tri collectif, dont 20% non recyclables sur place, réalisant en 2011 un CA d’environ 21 M€. Des déchets minéraux, organiques aux DIB-PMC (déchets industriels banals, papier-carton), Recydem, qui a consacré près de 200 000 € à l’environnement proche, a réceptionné en 2011 près de 453 000 tonnes de déchets ménagers, en valorisant 331 593. En septembre 2012, elle avait déjà rassemblé 352 949 tonnes et valorisé 314 944 tonnes. Cette augmentation de + 25% est due au traitement des stocks et au reconditionnement du process de production. L’écopôle valorise les déchets organiques verts depuis cinq ans, les mâchefers provenant des UIOM de Douchy et Saint-Saulve sont traités depuis 2012.

En hausse de collecte, les gravats, tout le reste est en baisse. En valorisation, les gravats (100 000 t), les emballages ménagers (9 902 t) et le bois (12 641 t) sont en hausse, le reste en baisse. Recydem va investir en 2013 dans un biodéconditionneur pour traiter les graisses. 

Le projet de cogénération du CVE du Siaved est étudié par Recydem pour le chauffage urbain et pour chauffer des serres de production agricole. Ce qui permettra à terme de maintenir la TGAP, la revente d’énergie qui entraînera une minoration des cotisations pour les villes adhérentes et la création d’emplois.

 

D.R.
Les brasseurs sont invités à favoriser la consigne du verre.