Insertion

Le Service d’aide à tous de Moÿ-de-l’Aisne en mal de recrutement

La structure, présente sur le grand canton de Ribemont, au sud de Saint-Quentin, peine à recruter de nouveaux candidats. Un phénomène qui n’est pas nouveau mais qui s’est accentué depuis la crise sanitaire.

De gauche à droite, la directrice Alexandra Lecouvé, la présidente Marie-Pierre Abdouli, Éloïse Arnold et Katy Hurez, accompagnatrices socio-professionnelles du Saat. (© Aletheia Press / Emma Castel)
De gauche à droite, la directrice Alexandra Lecouvé, la présidente Marie-Pierre Abdouli, Éloïse Arnold et Katy Hurez, accompagnatrices socio-professionnelles du Saat. (© Aletheia Press / Emma Castel)

« J’ai encore eu un appel ce matin d’un agriculteur pour une mission de binage de betteraves, mais je n’ai trouvé personne, je n’ai donc pas pu répondre à sa demande », déplore Alexandra Lecouvé. Et ce type de situation se répète de semaine en semaine pour la directrice du Saat, Service d’aide à tous. 

La structure d’insertion pour les demandeurs d’emplois existe depuis presque 30 ans, à Moÿ-de-l’Aisne, au sud de Saint-Quentin. Si les problèmes de recrutement sont réguliers, cette année, ils se sont accentués. « Depuis la crise du Covid, nous manquons de candidats, notamment pour nos deux secteurs principaux : les espaces verts et le ménage », ajoute la présidente du Saat, Marie-Pierre Abdouli.

Les deux femmes tentent d’avancer quelques explications à ces problèmes de recrutement, « peut-être que le Covid a créé une peur de sortir chez certains, d’autres ont aussi perdu de la motivation ». À cela s’ajoute un problème récurrent concernant les allocations de solidarité spécifique, ASS, de Pôle emploi, selon Alexandra Lecouvé. « Les personnes peuvent cumuler pendant trois mois cette allocation et un travail, et ensuite prétendre à la prime d’activité. Mais le temps de constituer le dossier, puis attendre qu’il soit traité, peut être difficile pour la personne qui se retrouve avec peu de ressources, pendant un ou deux mois ».

Remettre le pied dans l’emploi

En temps normal, la structure emploie 150 personnes. Ce nombre a baissé d’une trentaine, l’année dernière. Les salariés travaillent à la mission, « qui peut aller de quelques heures par semaine, par exemple pour du ménage, des petits travaux de bricolage ou de la garde d’enfants, à des missions de 15 jours ou parfois trois mois. C'est très variable, et en majorité pour des particuliers », détaille la présidente. La structure accueille et accompagne les demandeurs d’emplois, souvent des personnes de plus de 50 ans, et les dirige vers le secteur qui leur correspond le mieux. Les accompagnateurs socio-professionnels les suivent pour leur première mission, et les épaulent régulièrement. La vocation de la structure est de les aider à retrouver, par la suite, un emploi ailleurs, « de leur remettre le pied à l’étrier », résume Marie-Pierre Abdouli.

« Beaucoup sont travailleurs, mais on constate qu’avec les nouveaux arrivants, c’est plus compliqué », précise-t-elle. Ce qui implique régulièrement des situations difficiles, où les salariés en insertion ne se présentent pas chez le client, annulent une mission par SMS une heure avant, ou même parfois ne donnent plus de nouvelles. Il faut, selon la présidente, que les demandeurs d’emplois « soient davantage suivis, qu’on leur téléphone pour savoir pourquoi ils ne répondent pas pour des missions, etc, et ce n’est pas seulement le rôle de Pôle emploi, mais de toutes les structures liées à l’emploi. »

Info pratique

Le SAAT propose des missions aux demandeurs d’emplois dans le ménage, la garde d’enfants, le jardinage et le bricolage, payées au Smic horaire + 10% (congés payés). Adresse : 5 rue de la république à Moÿ-de-l’Aisne, 03 23 07 18 18, saat02@wanadoo.fr