Le secteur agroalimentaire a le vent en poupe

Depuis les machines agricoles jusqu'aux laboratoires, depuis le champ jusqu'au verre et à l'assiette, l'agroalimentaire est l'un des secteurs forts de la région.

Pour marquer l’importance du secteur dans l’audomarois, l’agence SOFIE a organisé une journée dédiée à l’agroalimentaire le 15 octobre. (© Aletheia Press / C.Escaillet)
Pour marquer l’importance du secteur dans l’audomarois, l’agence SOFIE a organisé une journée dédiée à l’agroalimentaire le 15 octobre. (© Aletheia Press / C.Escaillet)

21% des emplois industriels dans les Hauts-de-France sont liés au secteur agroalimentaire. La région représente par ailleurs 9,2% des emplois nationaux du domaine. Dans les Hauts-de-France, ce sont 206 000 emplois directs et indirects liés à la filière. Dans le Pays de Saint-Omer et en Flandre-Intérieure, les entreprises de l’agroalimentaire sont légion : de Danone à Goudale, en passant par Bonduelle ou Delacre, 3 000 salariés du bassin d’emploi travaillent dans ce secteur d’activité. S’il y a des zones géographiques qui se sont spécialisées dans la production de certains produits, comme à Boulogne-sur-Mer, c’est moins le cas de l’Audomarois qui a su tirer son épingle du jeu en multipliant ses produits : de la bière et des légumes, évidemment, mais aussi des produits transformés issus de viande, de laitages ou de céréales.

Un secteur riche…

Le secteur agroalimentaire ne se résume pas à la production et la transformation de produits issus de ces cultures. «Sur notre territoire, nous avons des concepteurs de machines agricoles de pointe aussi bien que des grossistes pour les laboratoires, indispensables pour nombre d’industries qui doivent soumettre leurs produits à des batteries de tests pour leur contrôle qualité», explique François Motte, président de SOFIE, l’agence de développement. Ainsi, on trouve les métiers de la culture, de l’élevage, de la production et de la transformation, mais aussi l’alimentation du bétail, l’agrofourniture, l’agrochimie, le machinisme agricole, les services vétérinaires en amont. En aval, le contrôle qualité, le conditionnement, la logistique, le négoce et le marketing sont autant d’emplois qui nécessitent la plupart du temps des employés qualifiés. Des métiers souvent rémunérateurs qui permettent de porter le territoire qui les accueille en termes de pouvoir d’achat : «Le secteur représente un total de 1 500 milliards d’euros de pouvoir d’achat dans notre territoire», poursuit le président de l’agence de développement économique de l’Audomarois.

… et porteur d’emplois

Dans les faits, une exploitation agricole génère 9,5 actifs, dont 5,3 emplois indirects. Dans les Hauts-de-France, sur les 206 000 emplois cités plus hauts, «seuls» 91 000 emplois sont dédiés à la production. Les autres travailleurs se répartissent entre les «emplois de l’aval» – 65 200 emplois dans la transformation d’aliments –, les services (22 900 emplois), les organisations professionnelles agricoles et administrations (15 000 emplois) et les «emplois de l’amont» (11 100 emplois).

Dans la région, les emplois sont distribués de façon plutôt homogène entre les différentes filières, même si on y observe quelques disparités : la viande (5 107 emplois, 446 établissements), les céréales (5 003 emplois, 50 établissements) et la boulangerie/pâtisserie (4 804 emplois, 115 établissements) font la course en tête. D’autres filières sont particulièrement représentées (la transformation en plats préparés, avec plus de 4 000 emplois, la filière lait avec 3 200 salariés ou les fruits et légumes avec 3 300 travailleurs), alors que les autres tournent autour de 1 000 à 2 000 emplois (poisson, confiserie,  pomme de terre, corps gras, alimentation animale, boissons – filière qui a tendance à se développer avec les différentes brasseries qui se développent).

Nourrir le monde ?

Si le secteur agroalimentaire compte autant d’emplois, c’est qu’il s’agit aussi de nourrir un large bassin de consommateurs, qui s’étend jusqu’à la Belgique, la Grande-Bretagne ou encore les Pays-Bas. Ce qui représente 78 millions de consommateurs selon SOFIE. Les chiffres de la production en sont d’ailleurs le parfait reflet. Chez Danone, on produit 180 000 tonnes de yaourts et crèmes desserts ; chez Delacre, qui exporte vers plus de 30 destinations, ce sont 1 200 cigarettes russes produites par minute. Goudale en est à 200 000 bouteilles par heure et Blédina produit 75 000 tonnes de produits par an. Des chiffres impressionnants, qui expriment la force du secteur en Flandre-Intérieure.