Le salut des réfugiés
La solution aux difficultés de recrutement des métiers en tension ? L’emploi des réfugiés. Amener ainsi cela peut apparaître assez cynique mais c’est loin d’être une simple alternative.
Avec les turpitudes européennes et mondiales, la population de réfugiés est presque jugée salutaire pour bon nombre de secteurs d’activité avec en première ligne celui de la restauration à la veille des grandes campagnes touristiques estivales. Le manque cruel de saisonniers est mis en avant par la quasi-totalité des secteurs concernés. Fin mars à Nancy à l’occasion d’une table ronde sur les difficultés de recrutement à l’occasion de l’événement World’s French Restaurant de l’Association des maîtres restaurateurs, les professionnels présents étaient tous dans cette même logique de tenter de trouver des solutions pour continuer à attirer vers leurs métiers. Pas facile, mais pas mission impossible !
Les opérations séduction menées, à grand coup de communication, sont une chose mais la solution «Réfugiés» est aujourd’hui grandement mise en avant. Exemple typique avec le programme Sésame, déployée depuis trois ans dans quatre régions dont le Grand Est par Akto, opérateur de compétences des services à forte intensité de main-d’œuvre fondée sur la valeur ajoutée humaine et relationnelle. 275 réfugiés ont été formés au sein de la branche Hôtels-Cafés-Restaurants grâce à cette expérimentation. D’une durée de 750 heures, cette formation permet l’apprentissage du français à visée professionnelle et l’acquisition de compétences en vue de favoriser une insertion rapide sur le marché du travail. Les stagiaires, tous bénéficiaires de la protection internationale, obtiennent un titre à finalité professionnelle commis de cuisine.
Une reconnaissance officielle qui leur ouvre les portes des entreprises. Du pain béni pour la branche restauration à la recherche continuelle de compétences depuis la désertion enregistrée post-crise sanitaire. «Le programme Sésame est une véritable ressource pour les entreprises de l’hôtellerie-restauration souhaitant recruter une main-d’œuvre qualifiée et formées aux réalités du métier», assure Akto. La démarche est présente dans tous les secteurs. Dans la région, les centres de formation ouvrent leurs portes à ces populations meurtries en leur donnant la possibilité de se former et de s’insérer. Une belle démarche sociétale et humaine et un vivier de compétences certain pour le cœur du moteur entrepreneurial...