Le salut de l’agroécologie…
Entre recherche de rentabilité et de compétitivité et une volonté, plus ou moins affichée, de préservation des espaces naturels, l’agriculture lorraine est aujourd’hui en période charnière de son adaptation. Une solution : l’agroécologie.
Un futur entre efficacité économique et respect de l’environnement ! L’agriculture lorraine n’échappe pas à ce dilemme cornélien de la conciliation d’une recherche de productivité et de rentabilité toujours plus forte des terres agraires et d’une préservation de l’environnement rural. «L’agrandissement et la restructuration des exploitations lorraines, souvent combinés à l’intensification de la production, sont sources de gain de productivité et de compétitivité, mais ont comme corollaire la baisse des surfaces en prairies naturelles remplacées par des cultures de céréales et oléagineux, et la disparition d’infrastructures agroécologiques (haies, bosquets, ripisylves)», constate l’Insee régional dans une enquête, parue début mars sur l’évolution de la ruralité dans la région (voir notre n°1589 du jeudi 21 mars). La solution, sur le papier : le développement de l’agroécologie. Et du chemin reste à faire en la matière. Si l’agriculture biologique est en progression, elle demeure modeste dans la région. 373 exploitations lorraines ont été recensées en 2010.
Période charnière…
«La prise de conscience de l’importance des enjeux eau, sol et biodiversité en agriculture, la demande toujours plus forte d’une alimentation saine et de qualité, la volonté de développer l’agroécologie affirmée par le ministre de l’Agriculture, les scénarios de verdissement de la nouvelle politique agricole commune, laissent entrevoir une période charnière importante au cours de laquelle l’agriculture lorraine devra continuer à s’adapter afin de toujours mieux concilier efficacité économique et respect de l’environnement.» Une période charnière où une problématique de taille s’enracine depuis plusieurs années : la réduction pure et simple du nombre d’agriculteurs. «Parmi les interrogations autour du devenir de l’agriculture et de ses agriculteurs, et comme dans les autres secteurs d’activité, le vieillissement des chefs d’exploitation pose la question du renouvellement de cette profession.» D’après les chiffres fournis par l’Insee Lorraine, parmi les agriculteurs de 50 ans et plus, 64 % n’ont en effet pas encore de successeur connu. «Dans le rural, le repreneur n’est pas connu dans 62 % des cas. Le taux atteint 74 % pour les exploitations situées en zones urbaines, du fait notamment, de l’avenir incertain d’exploitations maraîchères. 92 % des producteurs de plus de 50 ans spécialisés en légumes ne savent pas qui va reprendre.» Faute de combattants, il apparaît donc plus que délicat d’envisager une réelle mutation du secteur. Une mutation, semble-t-il entamée, mais ses acteurs se doivent aujourd’hui de réellement s’adapter pour éviter tout simplement de disparaître.