Le "Rocancourt du Tarn" devant la cour criminelle pour viols

Faux pilote de moto ou styliste de haute couture, Tony Peillon, arnaqueur multirécidiviste de 29 ans, comparaît à partir de vendredi devant la cour criminelle du Tarn pour des accusations de viols et d'agressions sexuelles...

Tony Peillon, arnaqueur multirécidiviste de 29 ans, comparaît à partir de vendredi devant la cour criminelle du Tarn pour des accusations de viols et d'agressions sexuelles © INA FASSBENDER
Tony Peillon, arnaqueur multirécidiviste de 29 ans, comparaît à partir de vendredi devant la cour criminelle du Tarn pour des accusations de viols et d'agressions sexuelles © INA FASSBENDER

Faux pilote de moto ou styliste de haute couture, Tony Peillon, arnaqueur multirécidiviste de 29 ans, comparaît à partir de vendredi devant la cour criminelle du Tarn pour des accusations de viols et d'agressions sexuelles sur six victimes de ses escroqueries à répétition.

La quantité de faux noms qu'il a utilisée, les nombreuses vies qu'il s'est inventées lui ont vite valu d'être surnommé par la presse locale le "Rocancourt du Tarn", en référence à Christophe Rocancourt, célèbre pour avoir arnaqué plusieurs stars françaises et américaines.

Abandonné très jeune en Thaïlande où il est né, Tony Peillon a été adopté à l'âge de 3 ans par un couple français. Ses parents adoptifs ont divorcé lorsqu'il avait 16 ans, avant qu'il ne quitte son domicile à la majorité. 

L'expert psychiatre mandaté par la justice a décelé chez lui un "caractère prédateur", ainsi qu'une "tendance à abuser de la séduction, la manipulation, voire l'emprise".

Condamné à huit reprises, pour des arnaques et infractions routières de septembre 2014 à mars 2021, Tony Peillon a rejoint l'Ukraine en février 2022, pour explique-t-il aux enquêteurs, monter un poste médical avancé d'où lancer des missions humanitaires. 

En réalité, il a endossé une nouvelle identité d'ancien des forces spéciales, selon le Parisien, et escroqué des bénévoles à hauteur de 6.000 euros. Il est incarcéré à son retour en France, en mars 2022.

Femmes "dupées

Ses années de duplicité l'ont rattrapé lorsqu'une victime de ses escroqueries, entendue par les enquêteurs, a révélé qu'il l'avait également violée.

Puis cinq autres victimes présumées de viols ou agressions sexuelles ont été identifiées. Les faits auraient été commis entre fin 2015 et début 2021 à Rennes, Albi (Tarn) et Narbonne (Aude).

Ces femmes "ont été dupées par les différentes histoires que M. Peillon avait inventées", a indiqué à l'AFP Quentin Blanchet Magon, avocat de deux victimes. Il leur aurait subtilisé de l'argent, et même un chien pour l'une d'entre elles. Puis, en plus de les avoir arnaquées, "a profité d'elles".

Selon les témoignages des victimes présumées devant les enquêteurs, l'accusé aurait trouvé un moyen de dormir avec elles ou dans la même pièce.

Face aux soupçons qu'elles aient alors pu être droguées, les analyses toxicologiques n'ont pas décelé de GHB, la "drogue du violeur", dans leur organisme.

Tony Peillon assure être innocent. "Il ne nie pas avoir connu la plupart des victimes, d'ailleurs, pour la plupart, il ne nie pas non plus l'existence de relations (sexuelles), mais qui sont consenties", affirme à l'AFP l'un de ses deux avocats, Baptiste Bourqueney.

Lors de l'instruction, le jeune homme a prétendu que ces femmes, furieuses qu'il les ait flouées, s'étaient liguées contre lui pour inventer de fausses accusations. Une explication que les investigations n'ont pas permis de corroborer, selon des documents judiciaires consultés par l'AFP.

Son procès devant la chambre criminelle du Tarn à Albi doit durer jusqu'au 29 janvier. 

Tony Peillon encourt jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle.

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