Le «rev3 tour» de Frédéric Motte a débuté au SIZIAF de Douvrin
Frédéric Motte, président de rev3, mission régionale destinée à mener la troisième révolution industrielle basée sur la transition écologique, a débuté sa tournée des Hauts-de-France par une visite au Syndicat intercommunal de la zone industrielle Artois-Flandres (SIZIAF) de Douvrin.
Ce n’est pas un hasard si Frédéric Motte, chef d’entreprise et élu régional à qui Xavier Bertrand a confié la responsabilité de piloter la mission rev3, a débuté sa visite des territoires au SIZIAF de Douvrin. «Nous sommes le premier territoire labellisé rev3», s’est enorgueilli Alain Bavay, président du Pôle métropolitain de l’Artois et vice-président de la communauté d’agglomération de Lens-Liévin. Ce à quoi André Kuchcinski, président du SIZIAF, n’a pas manqué d’ajouter : «Et nous avons été l’un des premiers parcs certifié ISO 14001.» Le SIZIAF couvre un territoire de 70 entreprises et englobe 5 500 salariés.
Alors de quoi s’agit-il ? «rev3, c’est l’étendard de la région pour relever le challenge de la décarbonation, a fixé, comme préambule à sa visite, Frédéric Motte. C’est le défi numéro un qui doit nous mobiliser, nous, acteurs publics et privés.» Et le défi est de taille. «Chaque jour qui passe, nous montre l’urgence de prendre en considération ces problématiques-là», a bien insisté Alain Bavay. Pour Frédéric Motte, ce n’est d’ailleurs pas une, mais trois transitions qu’il faut amorcer. La transition énergétique et environnementale : quels sont les nouveaux modèles de demain ? La transition technologique et économique : quelles sont les filières d’avenir ? Et enfin la transition sociétale : comment va-t-on se déplacer demain, se nourrir, se loger, consommer ? «Et tout cela va révolutionner nos modèles économiques» selon Frédéric Motte.
Le président de la mission rev3 était aussi là pour faire passer un message de Xavier Bertrand à destination des élus : «rev3 doit devenir un fil rouge pour toutes les politiques de la région», a assuré son ambassadeur pour l’occasion. «Comment demain vont-elles réintégrer les enjeux de la décarbonation et de la transition, qu’il s’agisse du transport, du logement, de la santé ou encore de la biodiversité ?» Et il a fixé quatre piliers pour y parvenir : «Les territoires, les entreprises, pour qui c’est une question de vie ou de mort, le monde de l’enseignement et de la recherche et la population, tout particulièrement la jeunesse. Car on ne peut pas le faire tout seul. Mais on vous accompagnera. La Région est une collectivité accompagnatrice, facilitatrice.»
L’arrivée d’ACC en 2023 comme catalyseur de transitions
Visiblement, le message a été reçu par les élus concernés. «Nous avons une vocation d’aménageurs, a rétorqué André Kuchcinski. Nous avons la volonté de participer au développement économique du territoire.» Même accueil enthousiaste du côté d’Alain Bavay : «Nous avons des atouts et notre territoire veut y prendre toute sa place. Un nouveau schéma de vie où le développement harmonieux en matière économique ne pourra se faire qu’avec un développement harmonieux en matière sociale et sociétale.»
L’arrivée de l’entreprise ACC en 2023 sur le territoire du SIZIAF, une gigafactory de batteries, devrait marquer l’accélération du virage énergétique pour tout ce territoire. Des questions de mode d’approvisionnement vont devoir être abordées, des questions de sous-traitance, de recyclage aussi. «Le SIZIAF a été créé dans les années 1970 pour accueillir la Française de mécanique et assurer la transition minière, a rappelé André Kuchcinski. Finalement, on se retrouve 50 ans en arrière.» Mais avec la même énergie si l’on en croit tous les élus autour de la table.
C’est sur trois défis majeurs à relever qu’a conclu Frédéric Motte. Le défi du temps : «Cela doit aller vite, a-t-il exhorté, parce que là-haut ça chauffe. Or, mettre en place une politique publique, ça prend du temps.» Le défi financier : «Toute cette transition va coûter cher. Mais nous avons des fonds européens qui vont nous aider à mener à bien toutes ces transitions.» Et enfin le défi de la massification : «Comment on entraîne tout le territoire, les acteurs et toute la population derrière nous ?» Là aussi, c’est une sacrée question !