Le retour des micro-entrepreneurs…
Les dernières tendances de la création d’entreprises, publiées dans une récente note de l’Insee, montre un retour (timide) des micro-entrepreneurs dans la part de la création d’entreprise. Une tendance qui s’était estompée ces derniers mois, signe d’une nouvelle montée en puissance d’un régime, plus subi que choisi, et d’une mutation économique et sociale où la flexibilité l’emporte sur la sécurité de l’emploi et de l’activité.
Devient-on micro-entrepreneur par choix ou par quasi-obligation sociale ? Les derniers chiffres sur la création d’entreprises publiés par l’Insee entraînent, de nouveau, cette interrogation. «Le repli des créations d’entreprises classiques en France hors micro-entrepreneurs entre janvier et février dernier (- 1,7 %) est compensé par une nouvelle hausse des immatriculations de micro-entrepreneurs (+ 2,2 %) sur la même période», peut-on lire dans une note de l’Insee parue le 17 mars dernier. Ce retour des micro-entrepreneurs dans le poids des chiffres de la création d’entreprise est une donnée loin d’être anodine. Une tendance à observer de plus près dans les mois à venir. Si le retour des immatriculations sous le régime de micro-entrepreneurs (terminologie qui a remplacé il y a un peu plus d’un an celle d’auto-entrepreneur : ndlr) se confirme cela pose la question sur la réelle solidité du tissu entrepreneurial hexagonal.
Quasi-stabilité interrogative En Lorraine, l’évolution de la création d’entreprise sur la période de janvier à février dernier est quasi stable. La Meurthe-et-Moselle affiche en février 336 créations d’entreprises (332 en janvier), les Vosges comptabilisent pour février 194 immatriculations (192 en janvier). Ces deux départements sont les seuls à afficher une légère hausse. Les départements de la Moselle, avec 486 créations d’entreprises en février (contre 518 en janvier), et de la Meuse avec 51 créations d’entreprises en février (contre 78 en janvier) sont tous les deux à la baisse. La part des micro-entrepreneurs apparaît également dans la même lignée enregistrée au niveau national, soit une légère hausse de leur part dans la création d’entreprise totale. À noter qu’à une époque, la Lorraine était l’une des régions où les auto-entrepreneurs étaient les plus nombreux. Cette quasi-stabilité des créations d’entreprises laisse tout de même perplexe et elle semble confirmer les mutations économiques et sociales aujourd’hui en ordre de marche. Le temps de la flexibilité, la fameuse «ubérisation» de l’économie et la fin de la sécurité (de l’emploi notamment) apparaissent derrière ces indicateurs de la création d’entreprise. Des indicateurs et surtout leur évolution à suivre de près, de très près…
emmanuel.varrier