Le retail, nouveau terrain de jeu de l’intelligence artificielle

L’utilisation de l’intelligence artificielle se démocratise dans tous les domaines et le retail ne fait pas exception. Il est utilisé par les entreprises pour plusieurs fonctions, que ce soit pour maximiser la fidélité client ou même créer des produits.

De nombreux représentants d'entreprises participaient à cette matinée consacrée à l'IA.
De nombreux représentants d'entreprises participaient à cette matinée consacrée à l'IA.

Il y avait du monde vendredi dès 8 heures à la Cité des échanges de Marcq-en-Barœul afin de parler intelligence artificielle. Des représentants d’entreprises, des consultants ou encore des spécialistes informatiques s’étaient réunis pour en savoir plus sur l’utilisation de l'IA dans le retail. Et ils n’ont pas été déçus. 

Cette rencontre, mise en place par le Medef et Numeum, se déroulait dans le cadre du Tour de France de l’IA, qui se tient dans plusieurs villes de l’hexagone depuis le 30 octobre et jusqu’au 5 février 2025. De ces rencontres et discussions ressortent de nombreuses idées, qui seront ensuite remises au président de la République mi-février.

Un profil client bien plus détaillé

Comme pour le grand public, dans un premier temps, c’est l’IA générative qui est mise en avant et utilisée, notamment dans la récupération de données client. C’est la spécialité de l’entreprise Valiuz, qui a allié 18 entreprises, et qui récupère et stocke les données client de chaque entreprise. L'entreprise revendique 55 millions de clients uniques. Parmi les marques, on retrouve Auchan, Kiabi, Jules, BZB, Leroy Merlin, Boulanger, Flunch ou encore Decathlon. Les données de chaque enseigne sont donc mises en commun, mais Valiuz assure qu’«aucune donnée collectée auprès d’une entreprise partenaire n’est transmise à une autre dans le cadre des traitements mis en œuvre par la sociétéLes données de contact ne sont donc pas échangées entre les entreprises». 

Et grâce à l’IA, le traitement de ces données est plus simple et permet de répondre au mieux aux demandes des clients, et même de les anticiper dans certains cas. La société est même capable de faire des prévisions de naissances, mais refuse d’aller sur ce terrain.

Une créativité exacerbée 

L’intelligence artificielle est donc déjà présente dans le traitement de données et commence également à s’installer au niveau créatif, comme c’est déjà le cas au sein de l’enseigne Jules. Caroline Lefebvre, directrice du pôle style de la marque, explique que pour l’une des collections sortie en septembre, l’utilisation de l’intelligence artificielle a été essentielle dès le début du processus créatif. 

Pour ce faire, la marque a collaboré avec IMKI. Caroline Lefebvre a expliqué les raisons de cette collaboration, en déclarant qu’il faut «sentir la vague qui nous arrive et nous devons être intelligents sur ce sujet». La marque s’est donc concentrée sur la mode du moment - le retro sport- et en a profité pour piocher dans ses archives et ressortir des collections ayant particulièrement bien fonctionné. L’intelligence artificielle a fait le reste, en mélangeant les anciennes collections avec le thème souhaité. Après plusieurs tests, c’est tout de même l’œil humain qui a le dernier mot, puisque ce sont les stylistes et les spécialistes qui donnaient les consignes et les détails à suivre à l’IA. Cette collection, mise en vente au mois de septembre est, pour Caroline Lefebvre, la preuve que l’intelligence artificielle peut être une aide à la créativité humaine. «Nous nous mettons nos propres barrières et le cerveau écarte des choses alors que l’IA, non. Donc on réfléchit différemment au niveau créatif», a expliqué la directrice du pôle Style.

L’intelligence artificielle a donc été rapidement adoptée par les enseignes et son utilisation est aussi diverse que variée et semble permettre aux entreprises de travailler différemment. Reste désormais à savoir jusqu'où les entreprises souhaitent aller avec ce nouvel outil.