Le restaurant "La Poutrière" a pris son envol
De l’industrie automobile à la restauration, il n’y a qu’un pas que Claude Forget a franchi. Il a repris "La Poutrière" à Saint-Pol-sur-Ternoise et s’est découvert une vocation.
Durant 30 ans, Claude Forget a travaillé à la Française de mécanique à Douvrin. Il était affecté au service prototype. Quand, en 2009, un plan social est survenu, il a choisi de quitter son poste et de se réorienter d’un point de vue professionnel. En guise de reconversion, il a opté pour la restauration, non pas en tant qu’employé mais comme patron. Un thème qu’il a potassé durant des années, dixit l’intéressé : «Durant ma carrière, j’ai effectué de nombreux déplacements. Dormant à l’hôtel, vous vous arrêtez dans pas mal de brasseries et restaurants… Le fonctionnement de ces enseignes m’a toujours intéressé, j’appréciais discuter avec les responsables… Il existe dans ce métier un relationnel client qui m’attire.» C’est ainsi, presque naturellement, que Claude Forget s’est mis à feuilleter les petites annonces, préférant une reprise à une création.
Après plusieurs visites infructueuses, une agence lui a proposé de découvrir “La Poutrière” à Saint-Pol-sur-Ternoise. «Avec sa cheminée, ses boiseries mélangées à la brique et à la pierre, le cadre m’a tout de suite plu. Le bâtiment est classé Monument historique. Il s’agissait d’une ancienne pizzeria qui a servi ensuite des spécialités savoyardes. Jadis, il a même abrité un estaminet et une maison close ! Ce restaurant n’était ni trop grand ni trop petit. Il jouissait d’une position géographique remarquable, puisque plusieurs milliers de véhicules passent chaque jour devant. Bref, tous les critères étaient réunis pour que je saute le pas», explique Claude Forget.
Parallèlement, notre homme est retourné en formation pour apprendre à maîtriser les aspects liés à la gestion, au marketing…
L’établissement idéal. Courant novembre 2009, tout était paré et Claude Forget pouvait ouvrir son propre restaurant.
Au total, on recense 40 couverts dans la salle principale, 30 à l’étage et 25 en terrasse. Claude Forget a dû travailler activement sur la carte. «J’ai gardé quelques plats et menus. En sus, j’ai pas mal prospecté pour voir ce qui se faisait et marchait ailleurs. Progressivement, j’ai ajusté la carte et elle continue de varier régulièrement. Travaillant en commun avec mon cuisinier, j’ai ajouté notamment des plats traditionnels et familiaux. Les gens aiment l’authenticité, tout en souhaitant rester dans des prix corrects. Cette donne est d’autant plus vraie en période de crise.»
En s’installant à Saint-Pol-sur-Ternoise, Claude Forget a modernisé son outil de travail et a informatisé les méthodes. Ainsi, il a investi dans un logiciel qui reprend le plan de la salle ainsi que l’ensemble de la carte, des entrées aux plats de résistance, en passant par les boissons. Ainsi, il peut à partir du bar envoyer directement les commandes dans la cuisine. Le logiciel permet d’intégrer les changements, ce qui rend la tâche plus facile. «On gagne incontestablement du temps et on limite les possibilités d’erreur. De plus, on a une traçabilité complète. Je voulais appliquer une manière de fonctionner rigoureuse, c’est une déformation professionnelle qui me vient sûrement de mon ancien métier», sourit-il.
Une volonté de s’agrandir. Après plus de trois ans d’activité, Claude Forget ne regrette pas ses choix et il a impulsé un souffle nouveau à “La Poutrière”. Il a dépassé ses objectifs initiaux et cette bonne table attire des convives qui viennent certes du Ternois mais aussi du Bruaysis ou de l’Arrageois. En semaine, on retrouve une clientèle d’affaires et le week-end, un public plutôt familial et parmi celui-ci, bon nombre d’habitués. Claude Forget apprécie cette diversité. Il arrive aussi qu’il accueille les événements familiaux. Saint-Pol-sur-Ternoise demeure un point de passage pour beaucoup d’automobilistes qui rallient la Côte d’Opale. Pourtant, Claude Forget a été surpris par le fait que peu d’entre eux fassent escale dans la capitale du Ternois pour se restaurer. Il ne s’est toutefois pas résigné et continue de plancher sur la question. «La façade reste mon outil marketing majeur», lance-t-il à ce sujet.
Satisfait de sa nouvelle vie de restaurateur et de cette reconversion réussie, Claude Forget souhaite aller plus loin et compte bien réaliser des investissements pour favoriser l’évolution de son affaire : «J’envisage d’aménager une salle de réception dans la cour. De plus, il va falloir réaliser des aménagements pour que le bâtiment soit accessible aux personnes handicapées.» La réflexion est bien entamée et les travaux pourraient débuter dans quelques mois.