Le Réseau des ruches devient une société publique locale

Le passage en SPL est censé «moderniser» la gestion de la dizaine de pépinières d’entreprises. Le Conseil général garde le contrôle de la nouvelle structure en tant qu’actionnaire majoritaire à 51%.

De gauche à droite, Martine Filleul et Patrick Kanner, respectivement vice-présidente et président du Conseil général du Nord ; Michel Gilloen et Jean-Philippe de Ochandiano, respectivement président et directeur général de la SPL «Ruches d’entreprises».
De gauche à droite, Martine Filleul et Patrick Kanner, respectivement vice-présidente et président du Conseil général du Nord ; Michel Gilloen et Jean-Philippe de Ochandiano, respectivement président et directeur général de la SPL «Ruches d’entreprises».
D.R.

De gauche à droite, Martine Filleul et Patrick Kanner, respectivement vice-présidente et président du conseil général du Nord, Michel Gilloen et Jean-Philippe de Ochandiano, respectivement président et directeur général de la SPL «Ruches d’entreprises».

C’est à la ruche d’Hellemmes, première du Réseau des ruches, que l’annonce a été faite le 30 juin. La structure Ruches d’entreprises Nord de France cesse d’être un établissement public administratif pour prendre le statut de société publique locale. SPL Ruches d’entreprises, ainsi que la nouvelle structure s’appelle désormais, «va gagner en capacité de réaction». «Nous allons pouvoir nous positionner en tant que société de conseil, indique Jean-Philippe de Ochandiano, directeur général de la SPL. Désormais, ce n’est plus un établissement administratif qui s’adresse à des sociétés, mais c’est une relation de société à société.» Cette évolution juridique, «floue» pour certains dirigeants d’entreprise, est applaudie par les élus et au sein de la direction des ruches. Il est question désormais d’une certaine souplesse dans la gestion. Le directeur général explique : «Par exemple, nous nous préparons à proposer une offre de formation aux dirigeants d’entreprise. Avec ce nouveau statut de société, la mise en œuvre de cette formation sera plus simple alors que c’était compliqué sous celui de d’établissement administratif. Auparavant, les recettes reçues étaient versées au Département, ce qui nécessitait une double comptabilité. Désormais, les recettes seront conservées pour financer notre action.»

Puisqu’une SPL revêt la forme de société anonyme, la SPL Ruches d’entreprises est dotée d’un capital d’un million d’euros et a ses actionnaires. Ces derniers, au nombre de neuf, sont tous des collectivités sur les territoires desquels existe au moins une ruche : LMCU, la communauté d’agglomération de Valenciennes Métropole, la communauté d’agglomération Maubeuge-Val de Sambre, la communauté de communes du Caudrésis-Catésis, la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut, la communauté d’agglomération du Douaisis, la communauté de communes du Sud-Avesnois, la communauté urbaine Grand Littoral et le conseil général du Nord. Ce dernier, à l’origine de la création du Réseau des ruches en 1988, est l’actionnaire majoritaire à 51%. La loi, au titre de la clause générale de compétences, permet en effet aux collectivités territoriales de créer une société. Dans un contexte où il est question de supprimer les Départements, le conseil général du Nord réaffirme ainsi des compétences économiques et ne veut pas être «qu’un outil de réparation et d’assistance sociale», selon le mot de Patrick Kanner, son président. La SPL a pour président Michel Gilloen, conseiller général du canton de Bailleul Sud-Ouest.

Pour les entreprises accompagnées et hébergées dans les dix ruches, faut-il craindre, par exemple, une hausse des loyers suite à cette évolution juridique ? «Non», ont affirmé les dirigeants de la SPL. Les changements qui devaient intervenir pour les entreprises, «c’est davantage de services, plus de qualité», a-t-on indiqué.