Economie sociale et solidaire
Le réemploi, une réponse socio-économique durable
La récente création de l’Union pour le Réemploi Solidaire mobilise six réseaux nationaux travaillant dans le secteur de l’insertion par l’activité économique et l’économie sociale et solidaire. Décliné à l’échelle de la Meurthe-et-Moselle, ce modèle alternatif repose sur la sobriété par la réparation et le réemploi. Il fait sens à l’heure de la crise écologique et sociale et nous oblige à changer de paradigme.
En Meurthe-et-Moselle, l’insertion par l’activité économique représente 2 118 établissements entrant dans le champ de l’économie sociale et solidaire (10,7 % des établissements employeurs). Soit 27 288 emplois salariés (13 % de l’emploi total salariés du département) pour 745 M€ de masse salariale brute sur le territoire. Huit établissements sur dix sont des associations, lesquelles concentrent 85 % de l’emploi salarié de l’ESS. Coopératives, mutuelles et fondations sont les autres formes de statut juridique. L’ESS en Meurthe-et-Moselle se révèle un dense réseau de solidarités actives, un maillage de proximité au cœur du périmètre départemental. Ainsi, l’initiative nationale, amenée à essaimer au niveau local, portée six réseaux de réemploi solidaires (Coorace, Emmaüs France, Envie, ESS France, L’Heureux Cyclage, Réseau National des Ressourceries et Recycleries) prend tout son sens. Ils ont choisi de créer ensemble l’Union pour le Réemploi Solidaire qui fédère déjà sur le sol hexagonal 2 000 structures à vocation d’insertion par l’activité économique en milieux urbain, périurbain, rural.
Planification écologique
Organisations à taille humaine connectées entre elles dans des logiques de coopérations territoriales, elles comptent plus de 40 000 personnes en activité, mobilisent plus de 20 000 bénévoles, collectent plus de 400 000 tonnes d’objets chaque année, en réemploient plus de 200 000 tonnes et touchent plus de 7 millions de bénéficiaires qui peuvent accéder à des biens de consommation courante à prix solidaire. L’urgence écologique nous impose de repenser nos modèles de production et de consommation afin de limiter au maximum les pressions exercées sur les ressources et les écosystèmes. Ce que préconise l’ADEME dans ses scénarios visant à atteindre la neutralité carbone en 2050 : la sobriété est ici la pierre angulaire. La loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (loi AGEC) de février 2020 a permis des avancées. L’Union pour le Réemploi Solidaire se situe dans cette logique de planification écologique. La réparation comme source d’économies et de réduction de l’empreinte environnementale collective part du local. Reste à s’en donner les moyens financiers et humains à la hauteur de l’enjeu.