Le recyclage, premier pas vers le retour à l’emploi
Depuis juin 2011, l’association Ashe de Saint-Gobain a lancé un chantier d’insertion basé sur le recyclage. Les bénéficiaires du RSA sont aujourd’hui 16 et peut-être bientôt 20 à assurer le recyclage pour près de 150 clients sur les deux bassins d’emploi du Chaunois et du Laonnois.
Ils sont 16 pour le moment à se relayer par trois équipes dans un grand local de l’ancienne glacerie de Saint-Gobain. Le nombre est suffisant pour faire tourner la machine tous les jours et assurer un recyclage optimal. A côté des pains de polystyrène, les bennes reçoivent cartons, plastiques, papiers, bouteilles vides et même les big bags servant à entasser certaines matières. Près de 95 % des matières apportées ou récoltées partent ensuite en recyclerie. « Nous prenons ce qui nous intéresse », explique David Thouant, coordinateur et encadrant technique du chantier d’insertion. En l’espace d’un an, l’opération Magie blanche lancée par l’association Ashe a permis de faire de la collecte chez près de 150 clients sur le Laférois et le Laonnois. « Nous savons aussi traiter les archives confidentielles et nous savons fournir une attestation de recyclage et une attestation finale de destruction », indique-t-il.
60 % de taux de sortie
L’association est soutenue fortement par le conseil général, la Direccte, la communauté de communes du Laonnois et celle des Villes d’Oyse. Si 16 bénéficiaires du RSA sont recrutés pour une période de six mois, de nouveaux recrutements sont en cours pour passer à 20 bénéficiaires. « Nous sommes en plein dans l’appel à projets. C’est une passerelle », assure Julie Trève, chargée de suivre le chantier pour la Dipas. Durant les six mois de passage au sein de ce chantier d’insertion, les bénéficiaires ont une obligation de formation, ainsi qu’un projet en entreprise. Le projet apporte un plus aux bénéficiaires puisque le taux de sortie, en CDD, CDI ou CESU, se situe à 60 %. « La plupart du temps, ce taux est de 25 à 40 % », note-t-elle. Le Greta assure la formation avec « un savoir-faire qu’ils peuvent inculquer à l’entreprise dans laquelle ils arrivent », indique David Thouant. Cela a donné un nouveau code Rome chez Pôle emploi pour le métier d’opérateur en industrie de recyclage. Le niveau est en effet industriel. Si tout est fait à la main, le nombre de clients à qui cela permet de faire des économies est croissant. « La revente des matériaux sert à payer la location du camion et les charges. Le reste est réinjecté dans l’investissement », ajoute-t-il. Cela a permis l’achat du compacteur à polystyrène, le seul existant en Picardie. L’acquisition de 30 000 € a entraîné l’arrivée de nouveaux clients. « Nous avons aussi bien des artisans, que des PME, des industries ou des collectivités », affirme-t-il. Les bennes se font de plus en plus nombreuses dans le local. « Le ramassage est quotidien et ne se fait qu’en véhicule léger. » Une fois recyclés, les matériaux repartent chez Greenfield à Château- Thierry pour le carton ou Valor’bat pour les plastiques.
Etre mobile
Le grand problème reste toutefois la mobilité des bénéficiaires. Un système de ramassage des bénéficiaires, avec un parcours dans le Laonnois et le Laférois, a été mis en place. « Cela apparaît comme le premier frein pour ceux que cela intéresse », souligne Julie Trève avant d’ajouter : « Le but de ce système de ramassage est de les aider car la mobilité reste le critère minimum. » Cette difficulté pose tout de même de gros problèmes pour recruter de nouveaux bénéficiaires. Lors d’un recrutement, 20 bénéficiaires ont passé un entretien mais n’ont pu être retenus faute d’être mobiles. Pour pérenniser l’activité et l’augmenter, les responsables de l’association et la Dipas seront plus attentifs à ce critère de mobilité. Une nécessité pour mener à bien ce projet de réinsertion.