Le recul des défaillances d'entreprises se poursuit
Les défaillances d’entreprises ont reculé de 2,7 % au second trimestre, selon la société Altares. Les faillites de PME retrouvent leur niveau d’avant-crise. Les TPE et micro-entreprises, en revanche, restent fragiles. Mais la plupart des secteurs se redressent.
Selon le dernier palmarès Altares, publié début juillet, 14 026 défaillances d’entreprises sont survenues au deuxième trimestre 2016, soit une baisse de 2,7 %, par rapport à l’année dernière. Un chiffre qui toutefois reste proche de la moyenne de chaque second trimestre, depuis 2009, (en moyenne, près de 14 400 défaillances), en grande partie dû à la fragilité des petites entreprises. Néanmoins, les emplois sont moins menacés, et la plupart des secteurs d’activités se rétablissent. Parmi les procédures collectives, les liquidations judiciaires directes demeurent stables (le taux de liquidations s’établit à 69 % depuis quatre ans, soit deux points au-dessus de celui observé pour la période 2008-2012). Tandis que les procédures de sauvegarde marquent une chute de 2,4 % (328 procédures ouvertes), comme les cessations de paiements à 13 698 (- 2,7 %).
Les TPE en difficulté, amélioration pour les PME
Les trois quarts des entreprises touchées sont des micro-entreprises qui emploient moins de 3 salariés (10 000 sur 14 026). Elles «peinent encore à stabiliser un carnet de commandes volatile », analyse Altares. En revanche, la tendance est sensiblement différente lorsque la taille de l’entreprise augmente. De fait, les sociétés de 3 à 9 salariés n’ont vu s’ouvrir que 3 000 procédures (- 6 %, par rapport à 2015), ce second trimestre. Cette tendance positive se confirme pour les petites entreprises de 10 à 49 salariés, puisque «le rythme est deux fois plus rapide (- 12 %) », à hauteur de 833 procédures ouvertes. Enfin, les PME d’au moins 50 salariés continuent sur leur lancée, avec un nombre de défaillances au plus bas depuis le début de la crise (- 17 %). Ces tendances illustrent le déclenchement de la reprise et « conduisent à un net ralentissement de la destruction d’emplois » puisque plus de 25 000 emplois ont été préservés au cours de ce trimestre. Quelque 47 000 emplois ont été impactés par les défaillances. En comparaison, lors deuxième trimestre 2009, «plus de 72 000 emplois étaient menacés par les défaillances d’entreprises », rappelle Altares.
Tendance favorable dans de nombreux secteurs
L’amélioration se traduit dans de nombreux secteurs. L’embellie du secteur de la construction se confirme : les défaillances d’entreprises se rétractent dans le bâtiment (- 5 %), et «notamment dans la construction de maisons individuelles (- 8 %)». Dans les autres secteurs, ce sont les activités de l’immobilier (-15 % pour les procédures dans les agences), de l’industrie (- 7 %), du commerce de détail et de l’hôtellerie-restauration (- 5 %) où les tendances sont favorables. Comme pour le transport routier de marchandises et les services aux particuliers (- 4 %). À l’inverse, les secteurs de la santé humaine et action sociale ainsi que l’agriculture souffrent encore, respectivement, avec des défaillances en hausse de 10 et 9 %. Autre secteur en difficulté, à noter, celui des taxis (+ 26 %). Pour Thierry Million, responsable des études chez Altares, bien que tout ne soit pas réglé, «le mouvement de baisse des défaillances d’entreprises amorcé timidement sur le second semestre 2015 se propage à l’ensemble de l’économie sur ce premier semestre 2016».
camille.schaub et b.l