Le Racing Club de Lens passe sous pavillon luxembourgeois
Le rachat par Solférino est-il synonyme de retour dans l’élite pour le club Sang et Or ? C’est en tout cas ce qu’espèrent les supporters et ce que semble promettre l’emblématique président lensois Gervais Martel, qui reste aux commandes.
Exit donc Hafiz Mammadov qui avait sauvé le club en 2013 en injectant près de 22 millions d’euros. Il avait ainsi permis aux Lensois de satisfaire aux critères de la DNCG et de retrouver la Ligue 1 lors de la saison 2014-2015. Reste que depuis l’Azeri pointait aux abonnés absents, les financements qu’il avait promis au club n’étant arrivés qu’au compte-gouttes.
Après donc un passage éclair en Ligue 1, le club artésien est descendu en Ligue 2 et a accumulé les problèmes de trésorerie. Gervais Martel a donc déclaré l’état de cessation de paiement de la SAS RCL Holding, la société parisienne qui avait été créée lors du rachat par Mammadov. Ce dernier n’ayant pas donné suite aux offres de rachat proposées dans le cadre de la conciliation ouverte pendant plusieurs semaines, il s’agissait de la seule solution pour sauver le club. Il y avait d’autant plus urgence que le club était sous le coup d’une rétrogradation à titre conservatoire en National (3e division) s’il n’améliorait pas ses conditions comptables.
Rapidement, deux offres de reprise ont été présentées, celle de Charles-Kader Gooré, un homme d’affaires ivoirien, et une seconde par Solférino, une société luxembourgeoise, récemment immatriculée, derrière laquelle se cachent des responsables du club espagnol de l’Atlético Madrid.
Objectif Ligue 1. Objectif clairement affiché par les nouveaux actionnaires du club : retrouver la Ligue 1 dans un avenir plus ou moins proche. En effet, pas question de se précipiter et de ne pas se donner les moyens d’une montée inscrite dans le temps.
Pour cela, Ignacio Aguillo – membre de la direction de l’Athlético Madrid – souhaite explorer tout le potentiel du club et faire en sorte d’utiliser au mieux ses atouts qui sont, il faut bien l’avouer, sous-exploités en Ligue 2. Le club artésien dispose d’un des meilleurs publics de France, d’un centre de formation de très haut niveau et d’une équipe dirigeante de grande qualité.
Pour le moment, le club lensois perd 15 millions d’euros chaque saison en évoluant en Ligue 2 et la force de l’offre de reprise de Solférino réside dans le fait qu’il est prévu de résorber le déficit par un apport de fonds ou une vente de joueurs, mais aussi et surtout de conserver l’ensemble des salariés. Solférino est donc tenue de verser la somme de 5 560 000 euros, dont 4 990 000 euros qui seront affectés à une augmentation de capital sur une durée de deux années.
Dorénavant, c’est un groupe du milieu de la finance qui détient 65% du club, l’Atlético Madrid possédant les 35% restants du capital du Racing Club de Lens. Dans ce montage, il semblerait qu’à terme, il puisse exister des passerelles entre le club artésien et celui de la capitale espagnole, notamment en termes d’échanges de joueurs.
En attendant, le RCL, qui a obtenu le feu vert du gendarme du football qu’est la DNCG, doit se trouver un nouvel entraîneur pour pouvoir mettre sereinement en place son plan de relance suite au départ d’Antoine Kombouaré, de retour, lui, en Ligue 1 avec Guingamp.