Le projet de village artisanal de Saint-Amand bat de l’aile

Ce doit être un projet pilote sur la région Nord-Pas-de-Calais et pour l’instant c’est une grosse déception. A Saint-Amand-les-Eaux, le village artisanal du Saubois, pas terminé, attend ses artisans locataires-acheteurs censés y être depuis un an. La crise oui, mais pas seulement…

Ce devait pourtant être un beau parc, mais les artisans cherchent ailleurs…
Ce devait pourtant être un beau parc, mais les artisans cherchent ailleurs…

 

Ce devait pourtant être un beau parc, mais les artisans cherchent ailleurs…

Ce devait pourtant être un beau parc, mais les artisans cherchent ailleurs…

Récemment, des voix se sont élevées à la CAPH pour détecter des investissements peu rentables, peu utiles et chers en millions d’euros. A la rentrée, le président Bocquet réexaminera la façon dont l’Intercommunalité fonctionnera, vu les baisses de dotations et les rentrées fiscales déclinantes. On se souvient que le projet de parc zoologique des Soufflantes à Denain (ex-Usinor) avait capoté faute de préparation ad hoc. Cette fois, depuis la première visite de la friche industrielle Bonna (usine close) à Saint-Amand-les-Eaux en 2009, les élus de la CAPH, avec la CMA pour aménager ce parc destiné aux artisans dans le quartier du Saubois, ont encore investi une jolie somme : 7 M€ alors que la vente des parcelles ne rapporterait que 1,4 M€.

 La désaffection des artisans. Pour attirer l’artisan − seuls deux d’entre eux se seraient informés alors que la commercialisation remonte à un bail −, on réduit la taille des parcelles de 1 500 m2 pour les plus petites (4 300 pour les plus grandes) à 800 sur les 7 hectares du site dont la réhabilitation, notamment la dépollution, a bien duré …

L’exigence HQE, via des bâtiments à ossature bois à acheter ou louer (pourtant pas cher : 20 € le mètre carré), n’était sûrement pas réaliste compte tenu des moyens des artisans en 2009 et du début de la crise. Là, c’est l’aménageur qui est en questionnement, la SEM Ville renouvelée que l’on retrouve très souvent dans les projets de la CAPH. Auraient d’ailleurs été recensées les installations d’artisans sur son sol : 40% en reprises de bâtiments existants, moins chers. Mais, dans les milieux professionnels, quelques artisans intéressés en 2010 ont aussi manifesté de l’impatience, ne voyant rien de concret venir année après année, et se sont tournés vers d’autres solutions, certains ont même cru que le projet était abandonné.

 “Vendre” le Sautbois. Le projet global serait donc aujourd’hui réorienté vers un hôtel d’entreprises pour attirer l’artisan. S’il est séduit, il lui resterait à bâtir, mais, là aussi, ce sont les marges et les capacités à rembourser qui décideront. La CAPH a pris contact avec un investisseur national pour lui transmettre l’opération. Mais à quel prix-plancher  du mètre carré vu les 7 M€ déjà investis ? La SEM, elle, n’a d’autre solution que de vendre pour rembourser les avances de trésorerie consenties par la CAPH.

On entre donc dans une phase où la communication devra être intensive pour faire connaître et surtout vendre le Saubois qui a été placé, sans doute hâtivement aussi par la Région, dans un pool «Artéopole» de dix villages d’artisans à réaliser «rapidement»…

La crise et ses cruelles conséquences ont ramené tout le monde aux dures réalités. Cela dit, la CAPH reste performante avec 80 demandes d’implantations d’entreprises sur ses PA. Mais, connaissant son président, la leçon du Saubois ne sera pas oubliée de sitôt