Automobile électrique
Le projet de gigafactory à Douvrin avance
ACC a présenté son projet d’usine à Douvrin lors d’un webinaire, le 28 janvier dernier, animé par le S3PI de l’Artois.
Le projet de gigafactory de batteries pour véhicules électriques à Douvrin, porté par Automotive Cells Company (ACC), se concrétise. Il était au cœur d’un webinaire, le 28 janvier dernier, animé par le S3PI de l’Artois (Secrétariat permanent pour la prévention des pollutions et des risques industriels). L’occasion de mesurer les enjeux locaux et européens, et de faire un point sur le calendrier lié aux consultations publiques et aux procédures environnementales.
«C’est en août 2020 que nous avons créé ACC», explique Yann Vincent, président d’ACC. Derrière cette entité, se trouvent Saft (actionnaire à 50%), PSA et Opel (25% chacun). L’enjeu est de devenir un leader européen en maîtrisant la conception et la fabrication de cet élément clé des véhicules électriques, aujourd’hui majoritairement produit en Asie.
Une usine opérationnelle dès 2023
Le marché, porté par les contraintes réglementaires environnementales internationales, apparaît énorme dans les années à venir. «On observe une augmentation de 159% des ventes de voitures françaises électriques en 2020 par rapport à 2019», souligne Yann Vincent. Mais il y a urgence, la concurrence fait rage, y compris en Europe. Le Vieux Continent compte déjà des sites de production appartenant à des géants asiatiques.
Dans ce contexte, ACC doit donc aller vite et prévoit la mise en service, dès cette année, d’un centre de recherche et développement à Bordeaux et d’une usine pilote à Nersac, en Charente. En 2023, c’est le site de production de Douvrin qui sera opérationnel, suivi par une usine en Allemagne (Kaiserslautern) en 2025.
«Entre 2020 et 2030, nous prévoyons 5 milliards d’investissements, avec l’objectif de produire des batteries qui équiperont un million de véhicules par an.»
Les Etats français et allemand apportent leur soutien à hauteur de 1,3 milliard d'euros ; 100% des modules et des cellules des batteries et 70% des sous-composants seront produits dans l’UE.
2 milliards d’euros
Ce sont 2 milliards d’euros qui devraient être consacrés au site de Douvrin d’ici 2030, accompagnés par la Région Hauts-de-France (80 M€), le Syndicat intercommunal de la zone industrielle Artois Flandres (20 M€), la communauté d’agglomération de Béthune-Bruay Artois-Lys romane (11,97 M€) et la communauté d’agglomération Lens-Liévin (9,03 M€).
L’usine sera mise en activité progressivement. Le premier bloc d’au moins 8 GWh sera opérationnel avant fin 2023. En 2030, trois blocs devraient produire 24 à 32 GWh au total. Entre 1 400 et 2 000 emplois directs pourraient être créés à terme.
ACC mise aussi sur la traçabilité et sur sa volonté de limiter son impact environnemental pour tirer son épingle du jeu. L’entreprise met notamment en avant son installation sur un site industriel inutilisé, qui évite toute consommation de foncier agricole.
Points délicats aujourd’hui, sur lesquels travaille l’entreprise : la consommation électrique globale (autour de 220 GWh/an) et le recyclage des batteries usagées qui est un enjeu environnemental mais aussi économique. A l’heure actuelle, La Commission nationale du débat public a lancé la phase de concertation préalable. Le projet est également entre les mains de la DDTM et de la Dreal qui étudient sa conformité avec la réglementation environnementale.