Le procès de l'attentat contre des policiers à Colombes en 2020 s'est ouvert à Paris

Le procès de l'attaque à la voiture-bélier contre des policiers à Colombes (Hauts-de-Seine) en avril 2020, lors de laquelle deux fonctionnaires avaient été blessés, s'est ouvert lundi devant la...

Le site de l'attentat contre deux policiers à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, le 27 avril 2020 © FRANCK FIFE
Le site de l'attentat contre deux policiers à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, le 27 avril 2020 © FRANCK FIFE

Le procès de l'attaque à la voiture-bélier contre des policiers à Colombes (Hauts-de-Seine) en avril 2020, lors de laquelle deux fonctionnaires avaient été blessés, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris. 

Vêtu d'une doudoune foncée, cheveux bruns coupés courts, Youssef Tihlah, 33 ans, a décliné son identité depuis le box. Il est jugé pour tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste.

Le 27 avril 2020, en plein confinement dû au Covid-19 et en période de ramadan, Youssef Tihlah, alors âgé de 29 ans, repère des policiers sur le chemin de la boulangerie, dans cette ville à l'ouest de Paris.

Il décide de passer une nouvelle fois dans la rue et fonce sur eux. Il braque à gauche et percute à pleine vitesse deux motards de la police nationale, sans casque, qui contrôlaient un véhicule à Colombes.

Plusieurs témoins attestent avoir entendu un bruit d'accélération.

Dans sa voiture, une lettre de revendication et d'allégeance au groupe jihadiste Etat islamique, écrite au dos d'une attestation de déplacement dérogatoire, et deux couteaux. L'un d'eux a été acheté quelques jours avant les faits, corroborant selon les enquêteurs la thèse d'un projet mûri.

Les deux motards avaient été hospitalisés avec plusieurs fractures et traumatismes, notamment aux jambes et souffrent encore aujourd'hui de "séquelles physiques et psychiques", selon leur avocat Daniel Bernfeld.

Quatre policiers municipaux sur place s'étaient aussi vu prescrire une incapacité totale de travail supérieure, pour certains à 90 jours, en raison du traumatisme psychologique subi. 

Au chômage au moment des faits, Youssef Tihlah se décrit lors de l'enquête comme solitaire. Il explique avoir un temps fréquenté la mosquée située près de chez lui mais ne plus y aller depuis plus d'un an.

Son acte est une démarche personnelle, déconnectée de tout réseau, assure-t-il devant les enquêteurs. 

"Mon client ne nie pas la gravité de ce qui lui est reproché. Il conteste néanmoins avoir eu l'intention de tuer ce jour-là. Il ne voulait plus vivre et le vernis radical a fait office de prétexte justifiant son geste", soutient son avocat, Me Fares Aidel, qui assure que son client "regrette réellement" son acte.

Le procès est prévu jusqu'à vendredi.

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