Le Pôle métropolitain de l’Artois au coeur de la rev3

Mardi dernier, le pôle métropolitain de l’Artois recevait Philippe Vasseur, le président de la mission rev3 des Hauts-de-France venu sur le terrain constater l’avancement de l’accélérateur de la transition écologique. Les projets sont nombreux et ne manquent pas d’originalité.

Les exemples ne manquent pas sur le territoire, ils sont riches et donnent déjà des résultats encourageants. ©ACT'STUDIO
Les exemples ne manquent pas sur le territoire, ils sont riches et donnent déjà des résultats encourageants. ©ACT'STUDIO

Il y a un peu plus de deux ans, naissait le Pôle métropolitain de l’Artois (PMA) de la volonté d’Alain Wacheux, Sylvain Robert, Jean-Pierre Corbisez et Michel Dagbert, respectivement présidents de trois communautés d’agglomération – Béthune-Bruay Artois-Lys romane (CABBALR), Lens-Liévin (CALL) et Hénin-Carvin (CAHC) – et du conseil départemental du Pas-de-Calais. Objectif fixé dès la création de ce nouveau syndicat mixte : travailler au développement du territoire dans sa globalité en dépassant les frontières administratives. En décembre 2017, le Pôle métropolitain de l’Artois présentait une feuille de route pour la transition énergétique. Plusieurs axes de travail étaient proposés en vue du développement du territoire. Des fonds ont été débloqués et les trois agglomérations se sont mises au travail. «Les premiers retours sont très positifs et vont bien au-delà que nos espérances. De nombreuses actions ont permis de rendre le PMA plus concret, elles concernent tout d’abord le Syndicat mixte des transports, mais aussi différentes communes du territoire», présente Benoît Brocq, directeur du Pôle métropolitain de l’Artois. Des actions ont également été entreprises par le Pôle métropolitain lui-même : une consultation pour la création d’un cadastre solaire, le recensement des friches industrielles du territoire. «L’idée consiste de voir, pour chaque friche, s’il n’y a pas d’opportunité de développer soit du photovoltaïque, soit de la méthanisation», poursuit-il. Certes, de nombreuses actions ont été initiées antérieurement à la création du Pôle métropolitain, à l’instar du projet de bus à hydrogène porté depuis de nombreuses années par le SMT et les différentes agglomérations.

«L’idée consiste de voir, pour chaque friche, s’il n’y a pas d’opportunité de développer soit du photovoltaïque, soit de la méthanisation»

Visites de terrain

Philippe Vasseur, dans le cadre de ses fonctions de président de la mission rev3, s’est rendu sur les différents «territoires démonstrateurs rev3», afin de constater l’avancement des différents projets inscrits dans la dynamique régionale et y rencontrer les acteurs mobilisés. Sur le territoire du Pôle métropolitain de l’Artois, Philippe Vasseur a ainsi découvert trois sites. À Houdain tout d’abord, la plateforme de production d’hydrogène qui permettra d’ici quelques semaines d’alimenter les bus de la ligne 6 du SMT. «La ligne de bus à hydrogène sera la première mise en service en France. Ce qui est remarquable dans ce projet, c’est qu’il est global. La production de l’énergie est au centre du territoire, dans le dépôt des bus», souligne Benoît Brocq. Philippe Vasseur s’est ensuite rendu dans une cantine nouvelle génération à Loison-sous-Lens. Au cœur d’une cité minière, un bâtiment écoconçu et passif abrite une cantine scolaire. Chaque jour des repas y sont préparés, avec un approvisionnement en circuit court. À Leforest enfin, c’est dans une ancienne friche industrielle, qui deviendra dans les années à venir la première centrale photovoltaïque du territoire, que les équipes du Pôle métropolitain de l’Artois ont guidé l’ancien ministre. «Ce projet fait sens avec une des démarches mises en place depuis une année au sein de notre structure qui vise à référencer l’ensemble des friches industrielles», précise Benoît Brocq.

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Une centaine de personnes, des acteurs du territoire ont assisté aux différentes tables rondes de l’après-midi. ©ACT’STUDIO

Table ronde

L’après-midi du 29 janvier, avec le concours de l’association Euralens et le soutien financier de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), une centaine d’acteurs du territoire ayant déjà participé à la mise en place des premiers projets ont été conviés à une série de tables rondes. Cela a permis de partager sur l’état d’avancement des actions et projets d’une dynamique territoriale qui concerne prés de 650 000 habitants et qui est en passe de devenir une «turbine de l’écotransition» Les objectifs liés à la démarche sont concrets : aborder la transition écologique par les opportunités qu’elle suscite, développer l’emploi dans les filières liées à l’écotransition (bâtiment, industries, services, agriculture), offrir des outils de formation et d’innovation qui permettent à chacun de s’y inscrire, maîtriser la facture énergétique pour reconquérir du pouvoir d’achat pour les ménages, les entreprises et les collectivités. Transport, énergie, développement durable, de nombreux sujets ont été abordés avec, à chaque fois, des témoignages et la présentation de travaux d’ores et déjà engagés sur le territoire. La journée du 29 janvier a été riche d’enseignements, tant pour Philippe Vasseur que pour l’ensemble des acteurs impliqués sur le territoire. Aussi, Benoît Brocq l’assure : «Une fois par an, une journée du même type sera organisée pour continuer à capitaliser sur ce qui a été fait sur le territoire et sur les projets en cours de développement.» Le rendez-vous est donc pris pour janvier 2020. 

Le PMA Kesako ? 

Le Pôle métropolitain de l’Artois est né en 2016 de la volonté des agglomérations de Lens-Liévin (CALL), Hénin-Carvin (CAHC), Béthune-Bruay Artois-Lys romane (CABBALR), et du Département du Pas-de-Calais, afin de faire converger leurs actions respectives dans différents domaines, tels que l’aménagement urbain et paysager, le développement économique et la formation, ou le développement culturel et social. Il s’agit d’un syndicat mixte qui s’est fixé plusieurs grands objectifs inscrits dans un projet métropolitain, parmi lesquels l’aménagement durable du territoire, de manière à le faire passer de l’archipel noir à l’archipel vert, le développement économique et la formation par le développement de la troisième révolution industrielle.

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Pendant toute la séance, un croquis a été construit au fil des discussions. Il constitue une sorte de carte des actions entreprises sur le territoire. ©ACT’STUDIO