Le pôle i-Trans veut réduire les temps

Le pôle de compétitivité ferroviaire i-Trans s’est réuni le 28 novembre dernier dans les locaux du Centre international de formation ferroviaire d’Eurotunnel à Coquelles. L’occasion de parler de ses derniers projets d’innovation de rupture.

« Une centaine de personnes ont suivi la présentation des projet du pôle I-Trans au Centre de formation du Ferroviaire d’Eurotunnel à Coquelles ».
« Une centaine de personnes ont suivi la présentation des projet du pôle I-Trans au Centre de formation du Ferroviaire d’Eurotunnel à Coquelles ».
CAPresse 2013

Une centaine de personnes ont suivi la présentation des projets du pôle i-Trans au Centre de formation ferroviaire d’Eurotunnel à Coquelles.

 

 

Un premier bilan huit ans après la création d’i-Trans : 177 projets labellisés pour presque un milliard d’euros d’investissement autour d’un «cloud» de 450 partenaires. Transport durable et logistique de flux constituent le renouveau régional du ferroviaire. Le Pôle met en exergue trois projets en voie d’aboutissement et mobilisant trois consortiums de quatorze entreprises. En jeu, le renouvellement des infrastructures ferroviaires françaises et européennes. Armand Hannequin, cadre dans l’entreprise Bronze inox, est venu témoigner d’un des projets de la société, en codéveloppement avec la SNCF. Celui-ci réside dans la réalisation de nouveaux manchons d’extrémité pour le fil de contact des caténaires, marché qui représente 70% du chiffre d’affaires de Bronze inox. Ces pièces de sécurité ont été simplifiées dans leur forme, dans la pose et dans la maintenance. «Il y a un réel potentiel de renouvellement en France et en Europe. Cette pièce est en cours de brevet avec la SNCF», indique Armand Hannequin, qui estime le marché à 200 manchons par centaine de kilomètres de voies (soit 10 000 pièces/an pour 250 000 euros).

 Les cœurs de voie. D’un bout à l’autre du projet, près de huit années se seront déroulées, ratant ainsi le marché de la première ligne à grande vitesse. Chez Outreau technologies, on planche depuis un siècle sur les cœurs des voies. Spécialiste mondial reconnu, l’entreprise s’inscrit dans le projet du pôle Track Train System Availability (TTSA). L’objectif est d’allonger la durée de vie des cœurs de voies : passer de 170 millions de tonnes de charge à 350 (soit une augmentation de 75%). En sus, la société veut faire passer la maintenance en mode prédictif plutôt que curatif. Outreau technologies libère aussi des voies en augmentant considérablement la disponibilité commerciale de celles-ci afin de ré-allouer des sillons de maintenance en sillons commerciaux. La solution réside dans un prédurcissement du cœur de voie provoqué par une explosion. Dans ce cas aussi il faudra compter avec le temps. Jean-Pierre Moujean, responsable R & D, indique avoir une «vision claire des besoins jusqu’en 2018». Le cadre ajoute que pour passer au stade industriel dans la fabrication des cœurs prédurcis, il faut «une implication plus forte et plus rapide de RFF et de la SNCF dans la logique du Pôle». En outre, une actualisation du référentiel technique est également attendue par les professionnels. Tous ces projets se déroulent dans des temps trop longs et ont du mal à s’inscrire dans le bon tempo du marché ferroviaire. Le délai global du cycle sur le marché d’une innovation de rupture atteint entre 12 et 14 ans : «trop long, trop risqué, trop coûteux», reconnaît Paul Terrien, directeur général du pôle i-Trans. «L’objectif est de le réduire à cinq ans» s’est engagé le dirigeant. A suivre.