Le pôle de compétitivité Aquimer labellise sept nouveaux projets
De l’amont à l’aval de la filière des produits aquatiques, le pôle de compétitivité Aquimer à Boulogne-sur-Mer favorise l’innovation. Depuis sa création en 1999, il a labellisé 128 projets, dont 87 déjà financés pour un montant de 158,3 millions d’euros. Sept nouveaux programmes ont été approuvés avant la fin de l’année 2016.
Le premier projet, SUMARiS, intéresse les pêcheurs de raies et de pocheteaux en Manche-Est et Sud – mer du Nord. L’amélioration des connaissances halieutiques, en distinguant les différentes espèces, leur permettra à l’avenir de consommer plus efficacement leurs quotas autorisés de capture, en baisse continue depuis plusieurs années. «Il y a des stocks qui se portent bien et qu’on ne peut pas exploiter car ils sont bloqués par des quotas globaux», explique Thierry Missonnier, directeur d’Aquimer et de l’organisation de producteurs From Nord. En partenariat avec l’Ifremer et l’institut flamand ILVO (Ostende), il s’agit donc de définir une stratégie, acceptée par les scientifiques et le Conseil international pour l’exploration de la mer (CIEM), et partagée par quatre pays (France, Royaume-Unis, Belgique et Pays-Bas) et leurs organisations de producteurs. SUMARiS vise à rassembler les connaissances nécessaires à la mise en place d’une stratégie de gestion transfrontalière spécifique à chaque espèce dans les zones de Manche et de mer du Nord fréquentées par les pêcheurs des Hauts-de-France. «Les données précises concernant l’état des stocks et prouvant le taux de survie élevé des raies et pocheteaux seront réunies au sein d’un outil commun et complétées afin de démontrer la pertinence d’une gestion par espèce de ce quota», explique Manon Joguet, chargée de mission pêche au sein de l’OP From Nord, pilote du projet. Le programme prévoit en outre l’édition d’un guide des bonnes pratiques et une formation à l’intention des artisans pêcheurs pour les aider à bien identifier des espèces quelquefois ressemblantes.
Des énergies marines renouvelables jusqu’à la pisciculture. Les autres projets sont très divers, mais concernent la mer et tous ceux qui en vivent. Ainsi, BLESSED a pour but de mettre en place des plates-formes marines à usage multiple et d’expérimenter les différentes utilisations qui peuvent en être faites. Il s’agit, à terme, de réconcilier les activités de l’aquaculture, de production d’énergies marines renouvelables et de désalinisation dans la zone de Méditerranée. Deux centres de recherche, cinq entreprises et quatre clusters sont réunis pour rédiger une feuille de route permettant le développement de trois projets de démonstration à Malte, en Grèce et en France. Le projet ALPO, pour sa part, vise à développer des briques de construction et des bioplastiques au départ de micro-algues.
ALTERATION aidera les transformateurs et les distributeurs à évaluer l’altération des filets de poisson et des coquillages au moyen d’un innovant kit de dosage, tandis que STRESSBACKFISH les aidera à limiter les risques de contamination par la flore bactérienne. Enfin, les projets FIPAD et UNCAFI ont l’ambition de faire émerger une nouvelle filière agricole grâce à la production d’aliments destinés à la pisciculture.
Parallèlement à la labellisation des projets, se poursuit la recherche de financements nationaux ou internationaux, publics ou privés. SUMARiS, par exemple, qui va concrètement démarrer en septembre 2017 pour trois ans, va bénéficier d’un financement européen «Interreg 2 mers», le programme de coopération territoriale du fonds FEDER. Souvent décriée par les pêcheurs, l’Europe montre qu’elle sait accompagner des projets concrets en faveur de la croissance bleue.