Le point sur le terminal méthanier
Le 30 septembre, à quelques semaines de la fin du chantier de construction du terminal méthanier, Dunkerque LNG a donné une conférence de presse afin de faire le point sur l’ensemble du projet.
Marc Girard et Sylvain Ringot se sont attachés à reprendre l’historique, le déroulement et le point d’arrivée en termes d’avancées de ce qui a été présenté comme le deuxième plus important chantier de France après l’EPR de Flamanville.
La construction des trois réservoirs est aujourd’hui finie, ils ont été remplis par 3 millions de mètres cubes d’azote provenant d’Air liquide (entreprise située à Grande-Synthe). Les caissons sont sous pression et prêts à recevoir le GNL. La circulation de l’eau avec le CNPE (centrale nucléaire) et le canal de rejet est opérationnelle, mais les travaux ont donné lieu à quelques sueurs froides. En cause, des incidents lors de la pose des siphons suite à une cassure à 45 mètres de profondeur ayant nécessité le creusement d’un tunnel secondaire et d’une chambre afin de pouvoir effectuer les réparations (l’entreprise BESSAC a été chargée de l’intervention). Les 12 tubes ont pu être posés par le tunnelier, 8 ont été testés, les 4 autres le seront après la remise en service des réacteurs en arrêt de tranche au CNPE, le toit a été positionné. Les bras articulés sont en phase d’essai sans GNL depuis quelques jours. La torche (soupape de sécurité) est terminée. La construction des bâtiments administratifs est pratiquement achevée et en est au stade des finitions. La mise en place des pompes est réalisée à 97%. La double clôture encadrant le site sur 10 km est réalisée à 60%. Les essais de capteurs pour commander les vannes et la pression pourront prochainement démarrer. Reste à finaliser les travaux au cœur du procès, c’est-à-dire les circuits de refroidissement. Les travaux mécaniques et de raccordements électroniques touchent à leur fin, les essais hors gaz ne devraient plus tarder.
Le terminal méthanier est situé sur une presqu’île. Aussi, un ponton a-t-il été construit afin de permettre à un remorqueur d’être présent lors des approches des méthaniers. Les exercices de sécurité n’ont pas encore été effectués. Une zone d’exclusion de toute présence maritime et terrestre de 400 mètres autour du site sera mise en place et définie par arrêté municipal émanant de la commune de Loon-Plage.
Le raccordement avec Pitgam afin d’alimenter le marché français est terminé et ne nécessite plus que la jonction qui se fera au dernier moment. Celui avec Zeebrugge, destiné aux marchés avec la Belgique, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, le sera à la fin du mois d’octobre. Le premier méthanier devrait accoster fin janvier pour une mise en service industrielle entre le 15 décembre et le 15 janvier.
En tout, 7 236 personnes auront participé à la réalisation globale pour des missions plus ou moins longues, le pic atteint étant de 1 900 salariés, pour un total de 8 millions d’heures de travail. A l’instant T, on dénombre 1 459 travailleurs dont 95% d’Européens, 30% de Français ; 27,8% sont issus du Nord-Pas-de-Calais. Nationalités présentes : portugaise, italienne, roumaine, espagnole et polonaise. Enfin, 82,2% d’entre eux sont en CDI ou en CDD, contre 17,85% d’intérimaires. L’investissement global de Dunkerque LNG représente 1 milliard d’euros auquel il convient d’ajouter les investissements des partenaires du projet. Les perspectives de développement concernent la création d’un service additionnel de rechargement des navires initié par Dunkerque LNG et un projet de soutage GNL initié par Dunkerque Port dans le cadre de l’avitaillement GNL par voies maritime et terrestre (camions).
À la fin du mois de juin, l’inspection du travail est intervenue sur le chantier et a défrayé la chronique durant l’été. Elle a donné lieu à une instruction concernant une société visée en particulier, mais la direction de Dunkerque LNG a découvert par voie de presse interposée qu’une instruction judiciaire, sur l’initiative du procureur de la République de Dunkerque, était ouverte à son encontre en tant que donneur d’ordre (légalement lié par le respect des procédures de la part de ses sous-traitants). Le terminal méthanier devrait permettre la pérennisation de 48 emplois…