Le PDG de la RATP mise sur Boulogne pour accélérer son développement

Pour préparer la compétition en 2024 qui pourrait éventuellement lui occasionner des pertes de marchés en Ile-de-France, la Régie autonome des transports parisiens a créé une filiale, RATP Dev, pour conquérir de nouveaux marchés en province et à l’étranger. En 2012, Boulogne-sur-Mer est la première grande agglomération française à lui avoir confié, par délégation de service public, la gestion de ses transports urbains.

Le président de la RATP, Pierre Mongin, dans les ateliers de la Compagnie des transports boulonnais.
Le président de la RATP, Pierre Mongin, dans les ateliers de la Compagnie des transports boulonnais.

 

Le président de la RATP, Pierre Mongin, dans les ateliers de la Compagnie des transports boulonnais.

Le président de la RATP, Pierre Mongin, dans les ateliers de la Compagnie des transports boulonnais.

Le PDG de la RATP, Pierre Mongin, est venu avec plaisir dans le Boulonnais, le 19 décembre, faire le point avec la directrice du site, Jacqueline Jury, après deux ans d’exploitation du réseau rebaptisé “Marineo”. La Compagnie des transports boulonnais (CTB), forte d’un effectif de 146 conducteurs et agents, ainsi que d’un parc de 77 véhicules, assure trois millions de kilomètres de transport de passagers chaque année. La société, qui s’est engagée dans le développement durable en expérimentant un bus hybride et en utilisant de plus en plus les bus au gaz de ville (30 actuellement sur un parc de 77 véhicules), est prête à s’engager davantage dans les transports de demain.

Cela tombe bien : le Boulonnais est au rendez-vous des enjeux de demain en ce qui concerne les déplacements urbains. Sur les 99 projets de transports collectifs innovants retenus en France par l’Etat, Boulogne en décroche trois : le maximum. L’appel à projets avait été initié par le député-maire de Boulogne, Frédéric Cuvillier, lorsqu’il était ministre délégué aux Transports. Les résultats ont été annoncés le 18 décembre par la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, et le secrétaire d’Etat aux Transports, Alain Vidalies. Les trois projets présentés par Boulogne sont retenus et seront donc subventionnés par l’Etat à hauteur de 10 % : un transport câblé (funiculaire ou ascenseur urbain) de Nausicaà au Chemin-Vert et un autre qui relierait le parking de l’Ancien-Rivage (à proximité de la rue Nationale) à la vieille-ville, un service de navettes maritimes (bateau-bus) entre Nausicaà et Capécure, ainsi qu’un réseau de vélos en libre-service avec un parking à la gare. Lors de sa visite, Pierre Mongin s’est dit intéressé par ces projets, même s’ils ne seront pas réalisés à court terme. “Nous prenons un tour d’avance, se félicitent Frédéric Cuvillier et le président de la communauté d’agglomération du Boulonnais, Jean-Loup Lesaffre. Ces projets seront étudiés dans le cadre de la ‘Ville de demain’ et du port innovant.

Changement d’opérateur à Valenciennes. La vitrine boulonnaise est intéressante pour le PDG de la RATP pour faire ses armes face à ses deux gros concurrents, Keolis (SNCK) et Veolia-Transdev, qui se partagent actuellement 90 % des DSP de transports urbains en France. “Petit Poucet, reconnaît Pierre Mongin, nous ne représentons que 3 à 4 % du marché français.” La conquête d’autres villes passe par celle de Valenciennes qui vient de déléguer à RATP Dev son réseau de transports en commun pour les six prochaines années (2015-2021).

A l’étranger, la filiale de la RATP monte aussi en puissance, puisqu’elle est désormais présente dans 14 pays du monde, en Asie, en Afrique et en Amérique latine. “Il est vrai, rappelle Pierre Mongin, qu’un métro sur deux dans le monde a été construit par la RATP.