Le patronat picard se mobilise
Début décembre, le Medef Picardie tenait une réunion publique au sein de la chambre de commerce et d’industrie de région dans le cadre de la semaine nationale de mobilisation des entreprises.
Les principales organisations patronales (MEDEF, CGPME et UPA) organisaient début décembre la semaine de mobilisation patronale pour la croissance et l’emploi afin de protester contre « la distorsion entre les paroles et les actes du gouvernement ». Si une partie du patronat a décidé de battre le pavé parisien, le Medef Picardie et son président, Jacques Vincent, ont choisi de tenir une réunion publique au sein de la CCIR pour présenter des témoignages d’entrepreneurs confrontés à des problématiques concrètes et faire quelques propositions pour « libérer l’entreprise ».
Des problématiques concrètes
« Nous ne manifestons pas, nous nous mobilisons », insiste Jacques Vincent. « Nous souhaitons que nos responsables politiques mettent leurs belles paroles en cohérence avec leurs actes. Des textes sur la pénibilité ou la déferlante de normes vont à l’encontre du sens de l’entreprise. Nous nous mobilisons pour nos entreprises mais aussi pour nos salariés ! » Accueillie par Jacky Lebrun, président de la chambre de commerce et d’industrie de Picardie, la trentaine de participants a pu échanger sur les différents problèmes rencontrés. Dans son discours d’introduction, Jacques Vincent a rappelé les raisons de la colère des entrepreneurs entre la « faiblesse des marges », le « manque de mesures concrètes » et « la complexification des normes ». Divisée en trois parties (social, fiscal et complexité), la soirée faisait le lien entre témoignages vidéo et interventions de trois référents : François Delhaye, PDG de Telecoise et président de la Fédération française du bâtiment de Picardie qui a été « obligé de créer un poste non productif pour gérer la règlementation » au sein de son entreprise, Claude Oleksy, président du Medef Somme qui a appelé à une « stabilité fiscale et l’arrêt des changements incessants qui empêchent l’investissement et entraînent un manque de visibilité inquiétant » et Éric Maillet, PDG d’AQLE et administrateur à l’IUMM qui a souligné « l’impossibilité de mettre en place le texte sur la pénibilité » mais le besoin criant d’air et de simplification.
Faire des propositions
L’organisation patronale appelle à supprimer tout dispositif augmentant les coûts et complexifiant les démarches pour les entreprises. Celle-ci a également demandé aux députés d’appliquer pour chaque nouveau texte une nouvelle analyse : est-ce que le texte est nécessaire, est-ce qu’il sert la compétitivité, la simplification ou l’allègement de charges et enfin, est-ce que c’est une priorité ? Sur du plus long terme, le Medef demande par ailleurs la mise en œuvre du pacte de responsabilité, une vraie stabilité fiscale, l’engagement ferme qu’aucune nouvelle taxe ou changement de taux ne sera mis en place ainsi que le lancement d’une réforme profonde de la sphère publique.