LE PATRIMOINE DES HAUTS-DE-FRANCE REPREND VIE EN 3D
Fruit de l’association d’un archéologue, de deux développeurs web et d’un modéliste 3D, la start-up Octus révèle un patrimoine invisible via la réalité augmentée.
L’application Chroma est disponible sur Android depuis le 24 novembre. Octus a profité de l’inauguration du marché de Noël d’Amiens et de son spectacle sur la façade de la cathédrale pour faire découvrir l’histoire du bâtiment sur smartphone. Cyrille Chaidron, archéologue, Frédéric Ponçon, modéliste 3D, et les développeurs web Benoit Goyhemeche et Benjamin Lampérier ont créé leur start-up il y a six mois. « Nous nous sommes rencontrés pendant une réunion du Club international business et développement en février. Quand Frédéric m’a montré ce qu’il savait faire en terme de réalité augmentée sur smartphone, je lui ai proposé de faire la même chose pour un amphithéâtre gallo-romain qui se trouvait à la place de la mairie d’Amiens. Notre site Internet avec la maquette 3D de l’amphithéâtre a été mis en ligne fin avril », raconte Cyrille Chaidron.
À RETROUVER SUR INTERNET OU EN MAGASIN
Octus est la contraction des mots latin “oculus “, le regard, et “auctus “, augmenté. Tout en continuant leur activité professionnelle, les associés travaillent sur leur start-up pendant leur temps libre. Leur but est de rendre la culture accessible à tous par le biais d’une technologie qui attire de plus en plus de monde, surtout les jeunes. « Notre projet est de faire apparaître un patrimoine qui n’existe plus, ou qui existera bientôt, s’il est en construction », explique Cyrille Chaidron. La réalité augmentée est à différencier de la réalité virtuelle. Ici, pas besoin de lunettes. Il suffit de passer sa tablette sur un plan de la mairie d’Amiens pour que l’ancien amphithéâtre jaillisse de l’écran. L’application n’est pas encore disponible en store. Pour la tester, il faut se déplacer dans leur magasin partenaire, Boulanger le Comptoir à Amiens. Une autre version de la réalisation est disponible sur le site www.octus.fr. « Il n’est pas prouvé que le bâtiment que nous avons reconstitué soit fidèle à l’histoire. Je me suis basé sur des documents datant du XIXe siècle. Nous restons dans l’esprit d’une start-up, nous avançons à tâtons. Nous ne sommes pas le CNRS », plaisante l’archéologue. Des maquettes de l’arène sont également visibles au magasin Boulanger le Comptoir. « L’équipe nous a mis à disposition leur imprimante 3D pour les élaborer », précise Cyrille Chaidron. Les fondateurs d’Octus espèrent pouvoir travailler sur un projet par an. Une collaboration avec une ville de l’Aisne débutera prochainement, « mais nous n’annoncerons rien sans la permission de la municipalité », avance-t-il.