Le PAT d'Amiens Métropole dans sa phase opérationnelle

Le programme alimentaire territorial (PAT) a pour objectif de favoriser la consommation de produits locaux tout en développant durablement des filières agricoles et alimentaires sur le territoire.

Margaux Delétré, vice-présidente d’Amiens Métropole chargée du programme alimentaire territorial. (c) Cyrille Struy
Margaux Delétré, vice-présidente d’Amiens Métropole chargée du programme alimentaire territorial. (c) Cyrille Struy

« Notre société est traversée par d’importants questionnements liés à l’alimentation et nous avons tous constaté une envie globale de mieux consommer », rappelle Margaux Delétré, vice-présidente d’Amiens Métropole déléguée à l’intelligence des territoires et à l’innovation et chargée du programme alimentaire territorial (PAT). L’élue poursuit : « Les politiques alimentaires ont donc pris une place nouvelle dans la stratégie des collectivités, aidées en cela par la création, par l’État, des programmes alimentaires territoriaux. » 

Séduits par ces outils qui ont vocation à fédérer différents acteurs pour répondre à des enjeux agricoles, alimentaires et environnementaux à l’échelle d’un territoire, Amiens Métropole et la Chambre d’Agriculture de la Somme ont décidé, en 2018, de co-porter un PAT. « Nous vivons dans un département tourné vers l’agriculture. Si Amiens Métropole est un îlot urbain, on y trouve une réelle tradition maraîchère avec les hortillons, mais aussi de l’élevage, des grandes cultures… Se lancer dans un tel projet avec la Chambre d’agriculture, avec laquelle nous travaillons depuis des années, avait du sens », observe-t-elle. 

Un travail souterrain primordial 

Un diagnostic agricole complet a mis en avant que 60,6% de la surface d’Amiens Métropole était d’ailleurs dédiée à l’agriculture, principalement pour des productions végétales et de grandes cultures. En 2020, on comptait sur le territoire 210 exploitations, gérées par des chefs d’exploitation proches de la retraite dans 40% des cas. Globalement, le secteur agricole comptait 275 salariés permanents et 25 saisonniers. « Au-delà du diagnostic, des études ont été menées autour du foncier agricole, avec notamment la question de l’installation et de la transmission, les besoins logistiques pour structurer des circuits alimentaires et, enfin, l’approvisionnement de la restauration collective », détaille Marion Franquet, chargée d’étude du projet alimentaire territorial. De ce travail minutieux ont émergé trois axes majeurs : consommer mieux, produire davantage et de manière plus diversifiée et manger local. « Tous les sujets sont liés. Il s’agit aussi bien d’aborder l’éducation alimentaire que la lutte contre le gaspillage, le besoin d’aller vers des productions économes en eau, ou encore de communiquer massivement sur l’offre locale… », énumère Margaux Delétré.

Passer à une phase plus opérationnelle

Labellisé niveau 1 en 2021, le PAT d’Amiens Métropole s’apprête à entrer dans une phase plus opérationnelle. « Nous avons déposé une demande de labellisation de niveau 2 cet été », indique Marion Franquet. Délivré pour cinq ans renouvelables, ce label doit accompagner la montée en puissance du projet avec, notamment, une sensibilisation massive du grand public. « Notre mission est à la fois de continuer à travailler avec toutes les parties prenantes tout en faisant en sorte que les habitants s’emparent du PAT », souligne Marion Franquet. Des actions de sensibilisations qui passent par l’édition d’un carnet des producteurs, mais aussi par la deuxième édition du « Mois de l’alimentatio n» (voir encadré).

Amiens se déguste

« Amiens se déguste » a lancé le 5 octobre le « mois de l’alimentation » avec un pique-nique géant au Parc de la Hotoie ; l’occasion de rencontrer des producteurs locaux et de découvrir le PAT d’Amiens Métropole. Outre une exposition baptisée « Délices et gastronomie en Hauts-de-France » à la mairie de Salouël ou une visite de la cantine centrale d’Amiens, l’événement proposera des ateliers de cuisine ou encore une randonnée à vélo dans les hortillonnages. Des temps forts qui doivent permettre d’apporter plus de visibilité au programme alimentaire territorial mais aussi de rapprocher producteurs et consommateurs.