Le Pacte de responsabilité et de solidarité : plus haut, plus vit

Goeffroy Roux de Bézieux, viceprésident du Medef, a échangé avec les patrons picards le mercredi 23 avril. Il est revenu sur le pacte de responsabilité et de solidarité et les premières mesures annoncées par le gouvernement.

Geoffroy Roux de Bézieux, viceprésident du Medef et Jean-Claude Oleksy, président du Medef de la Somme.
Geoffroy Roux de Bézieux, viceprésident du Medef et Jean-Claude Oleksy, président du Medef de la Somme.
Geoffroy Roux de Bézieux, viceprésident du Medef et Jean-Claude Oleksy, président du Medef de la Somme.

Geoffroy Roux de Bézieux, viceprésident du Medef et Jean-Claude Oleksy, président du Medef de la Somme.

Picardie La Gazette : Que pensezvous des orientations prises par le gouvernement dans le cadre du programme de stabilité budgétaire 2014- 2017, notamment sur le pacte de responsabilité et de solidarité? Le Medef est-il satisfait ?
Goeffroy Roux de Bézieux : La France est dans une situation économique extrêmement difficile. Le Medef se réjouit donc que le gouvernement ait saisi l’urgence de la situation. Globalement, nous allons désormais dans la bonne direction. Néanmoins, nous demandons un peu plus de précisions et surtout une vitesse d’exécution des mesures annoncées plus rapide. Il y a urgence. Les entreprises ne peuvent pas se permettre d’attendre.

P.L.G : Le premier ministre Manuel Valls a pourtant annoncé un plan d’économies de 50 milliards d’euros, dont plusieurs mesures phares à destination des entreprises, et le maintien de l’objectif de 3% des déficits publics en 2015. N’est-ce-pas suffisant ?
G.R.B (de) :
Le pays connaît très peu de signes d’amélioration. Les prévisions annoncent une croissance de 1% en 2014, ce qui est trop bas pour un retour à la stabilité. Il faut arrêter de croire que l’on peut sortir du marasme économique en ne dépassant pas les 3% de déficit public et en augmentant les impôts. Ces croyances existent depuis trente ans en France. Or, on ne peut pas continuer à dépenser plus que l’on ne gagne ! Le problème est que l’on arrive a une saturation fiscale. Ce qu’il faut c’est changer de modèle économique. Le gouvernement s’est engagé sur plusieurs points, ce que nous saluons. Néanmoins, la vitesse d’exécution de ces mesures est trop lente. La suppression des charges sur les salariés au SMIC n’interviendra qu’en 2015. La baisse du taux de l’impôt sur les sociétés (IS) qui doit être ramené à 28% ne se fera que d’ici 2020. La C3S va disparaître d’ici 2017 mais en parallèle la fiscalité locale a explosé ces dernières années. Il faut donc aller plus haut, plus vite et plus fort !

P.L.G: Accueillez-vous favorablement les mesures visant à la simplification des démarches administratives et de la vie des entreprises ?
G.R.B (de) :
Absolument ! Le contexte administratif entourant les entreprises françaises est trop complexe et trop lourd. Les mesures visant à sa simplification sont donc les bienvenues. Il faut néanmoins arrêter le flux entrant et donc limiter fortement la création de nouveaux textes.

P.L.G : Concernant le compte pénibilité, le Medef n’est pas partisan de la mesure. Pourquoi la rejeter?
G.R.B (de) : Attention, le Medef n’est pas opposé à la reconnaissance de la notion de pénibilité au travail. Ce à quoi nous sommes opposés, ce sont les modalités du compte pénibilité. Il s’agirait d’un système qui permet aux salariés concernés de cumuler des points en fonction de la durée d’exposition à un facteur de pénibilité. Or c’est impraticable au sein de l’entreprise. Ce que nous réclamons c’est un pourcentage forfaitaire d’exposition au facteur de pénibilité, déterminé à l’année. Cela serait beaucoup plus simple.

P.L.G : Le gouvernement demande en contre-partie de toutes ces mesures des engagements des entreprises en faveur de l’emploi. Pourraient-elles dans l’avenir grâce à ces nouvelles mesures embaucher ?
G.R.B (de) : C’est une question de confiance entre les entreprises et le gouvernement. La priorité c’est la restauration des marges. C’est le seul moyen permettant de retrouver de la compétitivité. Une fois cela atteint, les entreprises pourront embaucher. Il faut donc comprendre que ces mesures peuvent favoriser la création d’emplois mais que cela ne va pas avoir d’effet immédiat.