Le numérique, nouvelle frontière des régions ?
Les régions s'attachent à se positionner comme des territoires favorables à l'innovation et aux technologies. Au récent salon VivaTech, à Paris, une dizaine d’entre elles présentait leurs incubateurs et une sélection de leurs start-up.
Les régions étaient présentes en force. Du 16 au 18 mai, une dizaine d’entre elles ont participé au salon VivaTech, dédié aux start-up et à l’innovation à Paris, qui a concentré quelque 2 300 start-up, de grandes entreprises provenant du «vieux monde», telles EDF ou LVMH, ou encore 3 330 investisseurs, mais aussi de nombreux représentants d’incubateurs…
Parmi les régions présentes figuraient notamment les Hauts-de-France, la Normandie, le Grand Est, la Bourgogne – Franche-Comté, l’Occitanie ou encore l’Auvergne-Rhône-Alpes qui se présentait sur son stand comme «la région des start-up». Mais toutes affichaient une même ambition : se faire connaître comme un territoire favorable au numérique, attirer investisseurs et entrepreneurs en leur présentant leur écosystème d’incubateurs et accélérateurs, ainsi que leurs start-up. Ces dernières profitant de cet affichage pour séduire d’éventuels clients ou investisseurs.
Signe de l’importance de l’enjeu, plusieurs présidents ou vice-présidents de région ont fait le déplacement, à l’image de Xavier Bertrand sur le stand des Hauts-de-France. Là, étaient présentées une quarantaine de start-up, ainsi que huit des structures qui les ont vu se développer, comme Plaine Images, centrée sur les industries créatives, ou EuraTechnologies, l’incubateur principal et historique de la région avec ses 300 start-up. «Nous venons mettre en valeur nos start-up, montrer leur potentiel aux investisseurs et aux clients, et aussi montrer le potentiel d’EuraTechnologies aux grands groupes. Au total, nous avons une quinzaine de nos start-up disséminées sur le salon, par exemple chez EDF ou Atos. Et sur notre stand, nous en présentons huit», explique Yann Kervarec, directeur des programmes d’EuraTechnologies. Les domaines sont variés. Par exemple, la start-up Sublissime, propose des solutions professionnelles de photographie, tandis que la plateforme Turbo Cereal, une place de marché dans le domaine agricole.
La concurrence vient
aussi de l’étranger
L’an dernier, EuraTechnologies avait déjà participé à VivaTech. L’incubateur a ouvert la voie à la région, présente cette fois pour la première année. «Notre présence est en lien avec les objectifs de la région. Nous souhaitons développer l’innovation et accompagner les entreprises de la région vers un renouveau industriel», précise Chantal Pierrache, directrice adjointe de l’innovation et de la performance industrielle au conseil régional des Hauts-de-France.
Sur le même principe, à quelques pas de là, la Bourgogne est présente pour la deuxième année. «Nous sommes peut-être un peu moins connu que d’autres, alors nous capitalisons sur notre culture du partenariat. Nous promouvons notre territoire et nos start-up dans une optique commerciale et vis-à-vis des investisseurs. Ils sont nombreux sur le salon, y compris en provenance de l’étranger», détaille Anne Faucher, chef de service internationalisation au conseil régional de Bourgogne. Sur le stand, une douzaine de start-up, à l’image de Foxar qui propose des modules éducatifs en réalité augmentée, de Kwik Wink, un service de conciergerie numérique, ou encore de Deedo, une plateforme de streaming musical panafricain. Sont aussi présents des écosystèmes locaux, à l’image de Nicephore, un accélérateur de projets innovants de 400 m2 situé à Chalon-sur-Saône. Et également, l’équipe de «Franche Comté numérique», cluster de la région spécialisé dans des domaines comme la foodtech et de la healthtech, qui a obtenu le label national French Tech en avril dernier. Reste que les régions françaises ne sont pas les seules à vouloir se faire connaître comme terres d’accueil numérique : au total, le salon a accueilli le stand de 21 pays, soit près du double de l’an dernier.