Le nucléaire toujours loin en tête du mix énergétique régional, l’éolien en hausse

Comme chaque année, RTE dresse le bilan de la consommation électrique dans la région. Des données qui restent stables, avec une légère hausse des énergies renouvelables.

L'éolien représente 10% du mix énergétique régional.
L'éolien représente 10% du mix énergétique régional.

L'éolien représente 10% du mix énergétique régional.

 

 

Si les Hauts-de-France sont de gros consommateurs d’énergie électrique, la demande reste globalement stable au fil des ans, note Réseau de transport d’électricité. En 2015 encore, la région est la troisième consommatrice de France derrière Rhône-Alpes et l’Ile-de-France, et la consommation est répartie à peu près équitablement entre les particuliers (35%), les PME-PMI (33%), et la grande industrie (32%), cette dernière étant, sans grande surprise, davantage représentée dans la région qu’ailleurs en France. “La région produit l’équivalent de 96% de sa consommation électrique. Pour faire face aux pics de consommation électrique, elle doit donc faire régulièrement appel au réseau, soit national, soit international. C’est la respiration électrique normale“, détaille Christian Aucourt, délégué nord de RTE. Du côté de la production, le nucléaire reste largement en tête et fournit 77% de l’électricité produite en Hauts-de-France, à 37 476 MW, en hausse de 8% par rapport à 2014. Juste derrière, c’est encore le thermique fossile qui arrive second, à 11% et 5 417 MW, juste devant l’éolien, à 10% et 4 945 MW. Les bio-énergies et le solaire se partagent les quelques pour-cent restants.

Malgré sa très forte médiatisation, l’éolien reste donc cantonné à un petit 10% de l’énergie produite dans la région, qui rassemble pourtant un quart de l’éolien installé en France. Au national, l’éolien ne représente que 8% des capacités de production d’électricité. “La dynamique reste très forte dans la région, assure Christian Aucourt. Rien qu’en 2015, la région a gagné 300 MW d’éolien. En termes d’éolien et de solaire, les objectifs fixés pour 2020 devraient être atteints à 90% dans la région.

Du point de vue de la consommation, les trois secteurs industriels les plus gourmands en électricité dans la région sont la métallurgie, la sidérurgie, et la chimie-parachimie. En 2015, seule la construction automobile a connu un petite hausse de sa consommation, à +4%. La papeterie, en revanche, a vu sa consommation chuter de près d’un tiers, après la fermeture de sites emblématiques.

Le bilan annuel a été également l’occasion de faire le point sur la ligne à très haute tension Avelin-Gavrelle, qui comprend 30 km de ligne aérienne, et l’enfouissement de lignes de moindre tension. Un projet critiqué mais absolument nécessaire, affirme RTE, pour assurer l’alimentation régionale en électricité. Le plan de mise en service a cependant été légèrement décalé, l’enquête publique étant en cours. La mise en service de la liaison est prévue pour la fin 2019.

En 2015, RTE a investi 120 M€ sur le réseau dans la région, surtout à des fins d’entretien et de sécurisation. L’investissement devrait se maintenir à ce niveau, au moins pour les deux années à venir.

ENCADRE 1 :

Le showroom RTE, dans l’intimité du réseau

Début mai, RTE a inauguré, près d’EuraTechnologies, un showroom mettant en scène les avancées technologiques récentes en matière de transport d’énergie. Un outil pédagogique et immersif, destiné pour le moment à une communication B to B. Grâce à un parcours détaillé, le showroom permet de mieux comprendre les enjeux du transport d’électricité sur le réseau RTE, qui se charge de transporter le courant depuis les lieux de production jusqu’aux portes des agglomérations où ensuite, généralement, un autre opérateur prend le relais en local. Pilotage et surveillance du réseau, lien avec l’étranger, protection de l’environnement et sécurité, le visiteur découvre les dessous du métier de RTE au travers d’animations et de maquettes. Une incursion virtuelle au cœur d’un poste électrique, grâce à des lunettes 3D, offre quant à elle un aperçu du quotidien des techniciens de RTE et des dangers encourus. Le showroom permet surtout de se familiariser avec le fonctionnement des nouveaux postes électriques intelligents, appelés à devenir la norme à partir de 2020 (voir encadré ci-dessous). Une réponse technologique aux défis de la transition énergétique, assure RTE.  

ENCADRE 2 :

Avec le poste intelligent, RTE à l’heure de la data

Le showroom de RTE (voir encadré ci-dessus) est l’occasion pour l’exploitant de présenter sa toute dernière innovation : le poste électrique intelligent, inauguré ce printemps à Blocaux, dans la Somme. Un poste de toute dernière génération, unique en Europe, qui permet à RTE de disposer en temps réel des données les plus précises sur l’état du réseau, et donc d’exploiter au mieux l’existant. “Le poste électrique intelligent nous permet de prendre en compte des données que nous n’avions pas jusqu’à présent, explique Christian Aucourt. Par exemple, en cas de grand vent, il est connu que les lignes haute tension chauffent moins, on peut donc les charger davantage. Mais nous n’avions pas de données précises à ce sujet, la quantité de courant en circulation était donc inchangée. Désormais, nous pouvons mesurer très précisément combien de courant on peut faire passer en plus, sans prendre de risque. Ce sont des données qui vont nous permettre d’augmenter les capacités du réseau existant, et donc de limiter les nouvelles constructions de lignes.” Le poste intelligent est également en partie automatisé. Il sait analyser les cas d’urgence et peut y répondre automatiquement pour rétablir au plus vite le courant. La maintenance est également grandement améliorée par une surveillance en temps réel de l’ensemble du réseau. Un second poste verra bientôt le jour à Alleux, toujours dans la Somme, pour la phase de test. Le dispositif devrait être ensuite étendu progressivement à toute la France à partir de 2020.

RTE fait également un grand saut dans l’utilisation de la data au travers de son application mobile, “eco2mix”, qui permet de suivre en temps réel production et consommation d’électricité dans la région. Un outil pédagogique, estime RTE, qui fera mieux comprendre aux particuliers et aux entreprises la réalité et les enjeux des pics de consommation, pour que chacun adapte au mieux ses comportements.

légende photo : L’éolien représente 10% du mix énergétique régional.