Le Nord-Pas-de-Calais,un territoire à connecter

Sur l’objectif “en 2025, 100% des foyers français devront avoir accès au très haut débit”, le gouvernement français a initialisé en juin 2010 un programme national “très haut débit” à horizon 2025 (vision 70% en 2020). Quant à elle, l’Europe a lancé en mars 2010 une stratégie “Europe 2020” sur dix ans pour sortir de la crise et préparer l’économie européenne pour la décennie à venir. Une des sept initiatives de son programme est “de garantir des bénéfices économiques et sociaux durables grâce à un marché numérique unique basé sur l’Internet à très haut débit. Tous les Européens devraient avoir accès à l’Internet à haut débit d’ici 2013”.

Lors de la présentation à la presse, de gauche à droite : Daniel Percheron, président du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, Dominique Dupilet, président du conseil général du Pas-de-Calais, et Patrick Kanner, président du conseil général du Nord.
Lors de la présentation à la presse, de gauche à droite : Daniel Percheron, président du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, Dominique Dupilet, président du conseil général du Pas-de-Calais, et Patrick Kanner, président du conseil général du Nord.

 

Lors de la présentation à la presse, de gauche à droite : Daniel Percheron, président du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, Dominique Dupilet, président du conseil général du Pas-de-Calais, et Patrick Kanner, président du conseil général du Nord.

Lors de la présentation à la presse, de gauche à droite : Daniel Percheron, président du conseil régional Nord-Pas-de-Calais, Dominique Dupilet, président du conseil général du Pas-de-Calais, et Patrick Kanner, président du conseil général du Nord.

Le Conseil régional et les conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais ont décidé d’élaborer ensemble un schéma directeur régional du très haut débit, s’intégrant ainsi dans les programmes national et européen.

Un enjeu d’aménagement du territoire. Comme l’indique Marc Tailliez, directeur général adjoint de la Région en charge du dossier “Grand projet région numérique”, “le développement des services et des innovations numériques nécessite une connexion internet fiable avec un débit de plus en plus conséquent”. Ainsi, 99% du territoire est couvert par le réseau actuel ADSL qui trouve ses limites face aux échanges d’images et de vidéos de plus en plus lourdes et aux besoins croissants de partage de ressources et données numériques. C’est ainsi que le Conseil régional et les conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais ont décidé d’élaborer ensemble un schéma directeur régional du très haut débit (THD).
L’accessibilité en THD est devenu un enjeu majeur d’aménagement du territoire, de tous les territoires, un facteur d’attractivité et de compétitivité, de démocratie locale et participative, un outil au service des politiques publiques, un enjeu de société et de cohésion sociale pour les familles, les entreprises et les services publics.” Fort de ces constats, le Conseil régional et ses partenaires vont mettre en oeuvre une politique volontariste de déploiement du THD à travers la fibre optique dans les zones non couvertes par les opérateurs privés. Cet objectif à vision 2025 correspond aux agendas numériques fixés par l’Europe et l’Etat qui est le garant naturel de la complémentarité territoriale.

Un financement du THD régional assuré. L’ensemble du projet régional représente un investissement de 934 M€. Le territoire régional est réparti entre des zones d’initiatives privées – espaces d’intervention des opérateurs tels qu’Orange et SFR, soit 59% des foyers concernés –, et des zones d’initiatives publiques relevant directement de la sphère publique. L’investissement global pour l’équipement de ces territoires les moins denses s’élèvent à près de 500 M€. Les aides cumulées de l’Etat, de l’Europe et les redevances perçues des opérateurs permettent de réduire l’investis sement des collectivités à 210 M€ sur dix ans. Il est convenu une répartition du financement entre les collectivités, 50% par le Conseil régional et 25% pour chaque département.

Les enjeux technologiques du THD. Au 3e trimestre 2011, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a recensé 22,7 millions d’abonnés à Internet, dont près de 21 millions utilisent le réseau téléphonique existant. “La diffusion rapide et démocratique de l’Internet a permis de disposer de la consultation de sites web, de la téléphonie fixe et mobile, et de la télévision haute définition.” Ces services requièrent une bande passante – quantité d’informations pouvant être reçues et transmises depuis un ordinateur – de plus en plus importante. Le réseau téléphonique actuel propose un débit maximum de l’ordre de 20 Mb (un million de bites) uniquement pour les abonnés situés à quelques centaines de mètres d’un central téléphonique, soit 20% de la population. A l’inverse, la mise en oeuvre de la fibre optique autorise des débits illimités sans notion de distance.

Un enjeu sociétal. Le THD répond à diverses attentes des particuliers. On constate un accroissement important du nombre de foyers qui regardent la TV par Internet (selon l’Arcep près de 11 millions à fin 2011) auquel s’ajoutent la multiplication des chaînes et la numérisation des images en haute définition, voire maintenant le 3D qui a fait son apparition.
Une autre évolution est celle de la multiplicité et de la simultanéité des usages avec la multiplication des écrans (TV, ordinateurs, consoles, smartphones et autres tablettes) dans chaque foyer et simultanément. On peut ainsi regarder un match de football, télécharger un livre numérique, consulter des vidéos mises en ligne par un prestataire ou jouer à un jeu vidéo avec d’autres utilisateurs à distance. La combinaison de ces utilisations maintenant courantes nécessite des débits de réception de l’ordre de 20 à 50 Mb et des débits d’envoi de l’ordre de 5 à 10 Mb.

Des applications concrètes dans les départements. Pour Dominique Dupilet, président du conseil général du Pas-de- Calais, le THD est le support naturel de la politique d’aménagement de son territoire et du développement numérique de toutes les zones pas ou mal couvertes par Internet. Le président voit déjà des applications concrètes dans le transport, style pass Navigo en Ile-de-France, la mise en réseau pour la médiathèque, le télétravail pour éviter les déplacements, des facilités d’échanges avec la zone frontalière du Kent, etc. Il observe également que tous les nouveaux aménagements des routes intègrent maintenant toutes les technologies alternatives. “C’est également un remarquable levier pour le schéma de mobilité adopté récemment dans le Pas-de- Calais, la mobilité étant également virtuelle.”
Le Nord avec ses 2 millions d’habitants n’est pas en reste. Patrick Kanner, président du conseil général du Nord, est satisfait “de ne pas être à la traîne”, et y voit “une démarche vertueuse d’aménagement du territoire, et un gage auprès des habitants en secteur interurbain”. Les équipements des 200 collèges publics ainsi que ceux du privé intéressés pourront bénéficier de connexions sur l’extérieur, il pense au développement des tableaux numériques. L’espace numérique de travail, vaste programme, sera favorisé par le partage de documents ou la consultation de plannings. “C’est la preuve par l’exemple de ce que peuvent faire les collectivités territoriales.

Un beau G3 régional. La synthèse revient à Daniel Percheron, président du conseil régional Nord-Pasde- Calais, qui, dans un enthousiasme communicatif, parle “d’un beau G3, de vulgarisation scientifique, de possibilité infinie de calculer et de communiquer, d’une France industrielle qui était sous nos pieds”, pour conclure que “sans le haut débit pour tous, nous ne pouvons pas être un territoire en développement”.