Le Nord mise sur l'authenticité

50 ans et pas une ride ! Le Salon international de l’agriculture qui s’est tenu à Paris du 23 février au 3 mars, a drainé beaucoup de visiteurs et démontré le caractère dynamique de l’agriculture française.

« Le carnaval de Dunkerque a donné de la voix pour la région Nord-Pas-de-Calais ».
« Le carnaval de Dunkerque a donné de la voix pour la région Nord-Pas-de-Calais ».
CAPresse 2013

La limousine, visitée par le président de la République.

On est d’abord surpris. La première enseigne qui accueille les visiteurs au pavillon 4 de la porte de Versailles, c’est McDonald’s et sa promesse sur un des produits phare nationaux : «des frites 100% pommes de terre françaises avant fin 2013». L’enseigne américaine en transforme 200 000 tonnes/an pour 60 000 tonnes de frites, dans 1 300 sites.

Plus loin commence le “vrai” salon, celui des bovidés : prim’holstein, abondance, brune, béarnaise, pie rouge des plaines, blonde d’Aquitaine, limousine… Races à lait, races à viande, ici les éleveurs le certifient : «pas de tromperie sur la marchandise, on ne vend pas de la génisse réformée, en fin de vie, pour faire du ragoût». Occasion de remettre les pendules à l’heure avec le scandale de la viande bovine.

 

En musique pour le Nord-Pas-de-Calais. Le Nord-Pas-de Calais s’est rendu au Salon en «pool» pour vanter ses produits : son stand a mis en relief des pôles centrés sur les activités spécifiques de la région (Terre, Mer, Tourisme et Place du village). Mal connue pour la place que tient la ruralité, la région cherche en effet à démythifier son image de terre industrielle pour la remplacer par celle de l’authenticité (filière pêche, marque Saveurs en’or…), du bien-être et de la culture (Louvre-Lens…). Le carnaval de Dunkerque s’est même invité dans les allées du Salon, attirant sur la région l’attention des exposants et des visiteurs. Plus loin, au calme, les éleveurs de chevaux boulonnais veulent mettre en valeur la filière : «les contacts avec les clients sont réguliers mais peuvent s’avérer très longs à entretenir. L’an dernier, on a eu un Chinois qui voulait des chevaux mais ce n’est pas simple d’envoyer des boulonnais en Chine», explique Céline Vanderhaeghe, membre du Syndicat hippique boulonnais à Samer. La filière veut prendre toute sa place dans la Politique agricole commune (PAC). Une filière dispersée en de multiples secteurs (France galop, Cheval français, Fédération des chevaux de territoires, Fédération des conseils des chevaux, FFE, GHN, SHF, SFET…), mais, «aujourd’hui, le Groupement des entreprises du secteur cheval en agriculture (GESCA) unit les organisations et porte de manière transversale leurs revendications», indique la Société française des équidés de travail.

Principaux points abordés par la filière : la répartition du Fonds européen agricole (FEA) et le rééquilibrage des paiements de base en faveur de l’élevage. La prise en compte de toutes les surfaces joue sur le montant des aides et constitue un enjeu important pour le secteur qui forme près d’un million d’équidés, dont la moitié en élevage et un tiers en centres équestres. Les menaces sont sérieuses : le cheptel de chevaux de trait et d’ânes a perdu un tiers de ses effectifs entre 2008 et 2011. Le soutien viendra de l’opinion : avec la tenue conjointe du Salon international du machinisme agricole (SIMA), porte de Villepinte, un million de personnes se seront intéressées à l’agriculture pendant dix jours.

 

CAPresse 2013

Le carnaval de Dunkerque a attiré l'attention sur la région Nord-Pas-de-Calais.