Le monde économique réclame l’engagement du gouvernement
L’attente n’a que trop duré depuis que, le 11 décembre 2013, Rémi Pauvros a remis le rapport de sa mission de reconfiguration du canal Seine-Nord Europe – réseau Seine-Escaut à Frédéric Cuvillier. Pour programmer ses investissements, le monde économique réclame l’engagement rapide de ce projet qui «offre un choix aux entreprises».
Dans une tribune rendue publique le 25 avril 2014 et intitulée «Le Canal de la dernière chance», ses cosignataires, Frédéric Motte, président du Medef Nord-Pas-de-Calais, Christian Decocq, délégué général du GERIF (Groupement d’entreprises régionales d’intérêt fluvial, qui rassemble Eurotunnel, Logistique Grimonprez, Hiolle industries, Rabot Dutilleul et Ramery) et les membres du Cercle des chargeurs (Auchan, Bridgestone, Bonduelle, Lyreco, Castorama, La Redoute, Toyota, Suez Sita, Mäder, Stora Enso et GDE), rappellent leur «totale mobilisation» pour soutenir le canal Seine-Nord Europe et les propositions du rapport Pauvros. Un rapport qui «a rendu réalisable ce projet (et) lève tous les obstacles techniques et financiers qui s’opposaient auparavant à sa réalisation. En particulier, la déclaration de Tallinn acte, avec 40% de cofinancement, un soutien sans précédent de l’Europe…».
Après avoir rappelé que «les territoires de la moitié nord de la France attendent un grand projet pour la relance de l’économie et donc de la croissance», ils insistent : «L’intérêt de ce projet n’est plus à démontrer, nous avons aujourd’hui besoin de visibilité pour programmer nos investissements. C’est l’esprit du pacte de responsabilité.» Et de demander au gouvernement d’annoncer, comme objectif, l’ouverture du canal Seine-Nord Europe en 2022 au plus tard, et de nommer rapidement un coordinateur national du projet qui aura à charge de poursuivre cette nouvelle impulsion.
Ils précisent avoir «un besoin urgent de visibilité et de voir le projet s’engager dans sa phase réalisation. Nous ne comprendrions pas, de même que nos concitoyens et nos territoires, que la France manque la formidable opportunité ouverte par l’Europe à Tallinn. Nous ne comprendrions pas que nous ne profitions pas de cette opportunité unique alors qu’elle fait suite au pacte de croissance et pour l’emploi de juin 2012 obtenu par la France auprès de l’Europe. Nous ne comprendrions pas que d’autres profitent de cet appui sans précédent pour renforcer la compétitivité de leurs entreprises, en nous faisant perdre des marchés et des emplois».