Le modulaire en alternative à la maison de retraite ?

Frédérick Guilbert a été cadre chez Portakabin. Une entreprise quittée voici quelques années pour fonder Cadrant, qui a son siège aux Attaques, près de Calais. Depuis, Frédérick Guilbert conçoit et commercialise des bâtiments modulaires en bois. Ils peuvent prendre de multiples formes, comme des bureaux ou des « garden-rooms » qui peuvent abriter un salon de jardin ou un spa.

Résidence sénior autonome. Voici quelques mois, M. Guilbert a eu une idée novatrice pour ces modulaires : offrir aux familles une alternative au placement en maison de retraite de parents à l’autonomie déclinante. Il a mis au point une « résidence senior autonome » : une structure modulaire conçue avec des murs à ossature bois, isolant thermique en laine minérale et finition extérieure en bardage à lame de bois, répondant aux normes RT 2012. A l’intérieur, des espaces chambre, cuisine-séjour et salle de bains permettent d’organiser la vie du sénior, tout étant prévu pour que les déplacements puissent s’effectuer en fauteuil roulant.

Préserver les liens. Quatre modules différents ont été mis au point par M. Guilbert qui offrent respectivement une surface de 27, 34, 55 et 68 m². Le public visé par le concepteur est constitué des familles qui disposent d’un jardin assez vaste pour recevoir le modulaire. Celui-ci « permet de ne pas sacrifier d’espace à vivre dans la maison » des accueillants et de maintenir pour les arrivants «  une certaine autonomie tout en préservant les liens familiaux et intergénérationnels et éviter l’isolement et la solitude ».

Trois formules de commercialisation. M. Guilbert propose trois formules pour l’utilisation de ces résidences : l’achat, la location ou le financement en 10 ans. Le 27 m² coûte à l’achat 67 000 euros TTC. Le financement sur 10 ans revient à un investissement d’environ 19 euros par jour, tarif qui est proche de celui de la location. Frédérick Guilbert rapproche ce chiffre de celui facturé par les EHPAD qui est supérieur à 70 euros… Conscient du caractère un peu spécieux de sa comparaison, M. Guilbert ajoute dans un sourire : « Je ne fournis cependant pas les repas… » Les ultimes mises au point ont eu lieu cet été et depuis, M. Guilbert a vendu une résidence par mois. Le rythme qu’il s’était fixé.